Revue d’ABR – Printemps 2024

Introduction

Arista fête ses 10 ans !

Après avoir démarré en 2014 avec le premier groupe d’apiculteurs, nous en sommes maintenant à 10 ans d’élevage intensif d’abeilles mellifères résistantes au Varroa.

À l’occasion de cette étape importante, nous souhaitons profiter de cette revue pour revenir sur les débuts d’Arista, analyser où nous en sommes aujourd’hui, voir ce que nous avons appris et ce que cela implique pour l’avenir.

Au début…

Il faut remonter jusqu’en 1983. Cette année-là, l’acarien Varroa a été découvert pour la première fois aux Pays-Bas – il y a environ 40 ans. L’acarien s’est rapidement répandu dans tout le pays et les colonies ont été fortement infestées. Les apiculteurs ont été informés sur les méthodes de lutte contre le parasite et les premiers agents antiparasitaires ont initialement bien fonctionné. Après application dans la ruche, on pouvait trouver des rangées entières d’acariens morts au fond de la ruche. Les premières années, les abeilles pouvaient gérer des quantités assez importantes d’acariens.

Cependant, il s’est rapidement avéré que la reproduction de Varroa dans les cellules de couvain avait un effet secondaire très néfaste. Pour nourrir sa progéniture et se nourrir elle-même, la mère acarien crée une plaie dans l’abdomen de la nymphe. De plus, par cette blessure, toute une série de virus pathogènes – véhiculés par Varroa – peuvent désormais pénétrer dans la nymphe. Bien que la nymphe se développe en abeille adulte, elle naît malade. Les virus pathogènes provoquent l’affaiblissement et, en absence de traitement, l’effondrement de la colonie.

40 ans de problèmes

Aujourd’hui, 40 ans plus tard, le problème n’a fait qu’empirer. Quelles en sont les raisons ?

La première cause est qu’il est assez difficile pour un apiculteur de voir à quel point les ruches sont infestées. Les acariens passent la plupart du temps dans le couvain et se trouvent principalement proches du fond des cellules. Cela signifie que vous ne pouvez les trouver que si vous ouvrez et examinez une partie du couvain au microscope. Les acariens qui ne sont pas dans le couvain se trouvent sur les abeilles. Cependant, ils se trouvent principalement sur la partie inférieure et ventrale de l’abdomen. Ainsi, lorsqu’un apiculteur retire un cadre de la ruche et l’inspecte, très peu d’acariens sont visibles car lorsque les abeilles marchent sur le cadre, elles sont généralement observées par le dos. Il est donc impossible de voir les acariens qui se trouvent sur le ventre des abeilles. C’est pourquoi, il arrive souvent que les apiculteurs constatent une mortalité des abeilles sans établir de lien avec Varroa, car ils n’observent pas fréquemment les acariens.

La deuxième cause est que plusieurs agents chimiques ne fonctionnent plus parce que les acariens y sont devenus résistants ou parce que ces agents ne peuvent être utilisés que dans certaines conditions. Parfois, les agents ne sont efficaces que sur les Varroas présents sur les abeilles et non dans le couvain. Dans d’autres cas, l’efficacité dépend de la température, de l’endroit d’application, de la concentration de l’ingrédient actif et/ou de la quantité et de la fréquence d’application, tous ces éléments étant critiques. Et même si tous les traitements sont effectués correctement, il est essentiel de se rappeler que les produits chimiques sont efficaces contre l’acarien Varroa. Cependant… l’abeille elle-même étant un insecte, elle peut également être affaiblie par le traitement destiné à lutter contre l’acarien Varroa. Et pour compliquer encore la situation… les produits chimiques tuent le Varroa mais n’ont pas d’effet immédiat sur les virus pathogènes. Les virus sont évidemment incapables de se reproduire correctement lorsque l’infestation par le Varroa est faible et disparaissent lentement de la population. Cela peut toutefois prendre plusieurs mois. Pendant ce temps, le nombre d’acariens Varroa augmente à nouveau, du moins jusqu’au prochain traitement.

De nombreuses associations et instituts apicoles aident les apiculteurs à établir des calendriers de traitement, mais cela reste compliqué, demande beaucoup de travail et dépend également de la saison. Ce dernier facteur rend la tâche difficile, même pour un apiculteur expérimenté. Avec un automne relativement long et un hiver chaud, les colonies faibles peuvent survivre un peu plus facilement parce qu’elles peuvent encore produire du couvain pendant un peu plus longtemps. Cependant, dans ce couvain, Varroa peut reproduire une génération supplémentaire (ou 2…). Cela signifie que les colonies qui ont été traitées dans les règles de l’art se retrouvent en fait avec un traitement de moins. Elles commencent alors la saison suivante avec plus d’acariens que d’habitude, ce qui entraîne une surmortalité l’année qui suit un hiver chaud. Un long hiver froid peut également poser problème, car les abeilles affectées vivent moins longtemps. Là encore, cela peut entraîner une augmentation de la mortalité, généralement un peu plus rapidement qu’avec un hiver plus chaud. Et il y a le facteur « apiculteur ». Après une année de moindre mortalité, il y a souvent moins de traitements, ce qui se répercute sur l’année suivante…

Compte tenu de ce qui précède, il n’est pas surprenant que la mortalité des abeilles fasse l’objet de nombreux débats chaque année et que d’autres facteurs, tels que l’utilisation de pesticides dans l’agriculture, soient souvent incriminés. Ceux-ci peuvent évidemment avoir des effets, mais de nombreuses études montrent que les abeilles ne sont exposées à ces pesticides que pendant une petite partie de l’année et souvent à de faibles concentrations. Ces études démontrent toujours la même chose : l’acarien Varroa et ses virus pathogènes sont la cause de la mortalité des abeilles.

La dernière goutte d’eau

En 2012, moi-même, apiculteur depuis l’adolescence, travaillais comme responsable de la recherche sur les vaccins à Boxmeer au sein de la société pharmaceutique vétérinaire MSD Animal Health où j’étais familier avec les maladies virales, bactériennes et parasitaires, en particulier avec leur prévention.

Lors d’un traitement contre Varroa avec un produit à base de Thymol sur deux belles reines reproductrices, les choses ont mal tourné. Un effet secondaire du Thymol, par ailleurs relativement non toxique, est que la reine peut temporairement cesser de pondre des œufs et qu’elle peut alors être éliminée par les ouvrières. C’est ce qui s’est passé ici, ce qui a entraîné la ponte d’une nouvelle reine fille dans chaque ruche. Mais les reines reproductrices d’origine sont parties au paradis des abeilles….

Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Après de nombreuses années de traitement chimique à contrecœur, la décision a été prise : soit arrêter l’apiculture, soit trouver un moyen de sortir de l’impasse des traitements chimiques. Cette dernière solution est devenue ma nouvelle mission, et j’ai décidé de consacrer le reste de ma carrière aux abeilles.

Il y a une solution ?!

Après avoir passé en revue la littérature scientifique disponible, les travaux de l’USDA Bee Laboratory de Baton Rouge (USDA : United States Department of Agriculture) se sont immédiatement distingués. Les travaux sur la résistance à Varroa y sont menés depuis les années 1990 et, en particulier, les travaux VSH (Varroa Sensitive Hygiene) de John Harbo, Jeffrey Harris, Jose Villa et Bob Danka ont éveillé l’imagination. John Harbo pensait qu’il existait déjà une prédisposition à la résistance au Varroa dans la population d’abeilles domestiques américaines, mais qu’elle ne pouvait être sélectionnée à un niveau plus élevé que si l’on créait des colonies avec une reine inséminée avec un seul mâle (« SDI » : Single Drone Insemination). Cela garantit que les ouvrières d’une telle colonie ont toutes la même mère et le même père, contrairement à un accouplement normal avec 10 mâles ou drones (pères) ou plus, où les traits positifs sont tellement dilués qu’ils ne sont plus mesurables. Quel a été le résultat ? Dès la première expérience avec 43 colonies (réalisée avec une quantité fixe d’abeilles et d’acariens), 3 colonies présentaient moins d’acarien qu’au début de l’essai après une période de 10 semaines. Cet essai (publié en 1997) s’est avéré être le début d’un programme de recherche très fructueux, avec des dizaines de publications dans lesquelles il a été démontré, entre autres, que la résistance à Varroa était causée par le comportement « VSH » (Varroa Sensitive Hygiene). Ce comportement des abeilles ouvrières consiste à nettoyer les cellules de couvain infestées par Varroa, rendant ainsi la reproduction de l’acarien impossible.

L’examen des publications a montré clairement que le laboratoire de Baton Rouge possédait les connaissances nécessaires pour résoudre les problèmes que nous rencontrions également en Europe avec Varroa.

Première visite à l’USDA

La question était de savoir ce qu’il fallait faire. J’ai pris le téléphone et j’ai appelé Bob Danka, à l’époque responsable de la recherche VSH … Au bout de seulement 15 minutes de conversation, il était clair pour Bob qu’un nouvel échange à Bâton Rouge serait des plus productifs et la première visite en juin 2013 est devenue réalité ! Ralph Büchler (Kirchain Bee Institute, Allemagne) a été invité à venir lui aussi, ce qui a donné lieu à une première semaine très instructive comprenant une visite des colonies VSH, la rencontre avec les chercheurs du laboratoire et la recherche pratique de Varroa dans le couvain, qui est une base importante de l’élevage résistant au Varroa. Nous avons également rendu visite à des apiculteurs commerciaux, notamment David Thomas qui possède une entreprise en Louisiane et à… Hawaï. En discutant avec Bob et David, les programmes d’élevage européens Buckfast et Carnica ont également été évoqués, allant beaucoup plus loin que l’élevage américain.

Création de la « Stichting Arista Bee Research »

La visite à l’USDA n’a fait que renforcer la conviction que nous devrions être en mesure de reproduire ce projet en Europe également. C’est pourquoi, la Fondation Arista Bee Research (Fondation Arista pour la recherche sur les abeilles) a été créée en décembre 2013.

Deuxième visite à l’USDA

La première visite a été appréciée des deux côtés de l’océan et, peu de temps après, David Thomas et Bob Danka nous ont invités à visiter à nouveau le laboratoire de Baton Rouge. À Hawaï, David dirigeait un programme VSH utilisant du matériel de sélection provenant de l’USDA. Lors de cette visite en avril 2014, il a été demandé à Arista de contribuer à ce programme d’élevage en mettant en œuvre l’expérience européenne en matière d’élevage. Lors de ce voyage, l’éleveur expérimenté Renaud Lavend’Homme de Wallonie, en Belgique, nous a accompagné, ce qui a encore facilité l’échange de connaissances. Juste à temps, car en 2014, nous étions sur le point de commencer l’élevage spécial aux Pays-Bas et en Belgique.

Le décollage

À partir de ce moment, les choses ont évolué rapidement. En menant le programme d’élevage en parallèle à Hawaï et en Europe (chacun avec des abeilles de sa propre région), nous avons pu développer très rapidement une version modernisée de la méthode d’insémination avec un seul mâle dans les petites colonies. Nous avons également appris à utiliser au mieux les grandes colonies qui sont inséminées ou fécondées (dans une station de fécondation) avec plusieurs mâles pour l’élevage.

Dans cette mise à jour, nous examinons de plus près la méthode que nous avons développée au cours des dernières années et nous introduisons un nom pour cette approche d’élevage : la méthode « hop-step-jump », et présentons les résultats de 2023 de la « route de l’Italie » utilisant cette méthode.

La méthode “hop-step-jump”

Hop

La méthode hop-step-jump se compose de 3 parties, en commençant par le « hop » (le « saut ») : la sélection à l’aide de l’insémination par un seul mâle. Supposons que nous ayons commencé avec 100 colonies et que, après infestation avec des acariens Varroa supplémentaires, nous constatons que dans 10 des colonies, environ 75 % des acariens ont été éliminés. Cela signifie que nous estimons le pourcentage de VSH à 75 %. Nous effectuons également cette sélection en Belgique. Ensuite, nous emmenons ces colonies à 75% en Italie pour la partie suivante, le « step » (le « pas »). Au cours des cinq dernières années, nous avons ainsi emmené 83 reines/colonies en Italie pour une sélection plus poussée.

Step

En Italie, les apiculteurs produisent plus de 10 filles à partir de chacune de ces reines. Ces filles sont amenées à une station de fécondation avec des colonies de mâles qui ont déjà un taux de VSH raisonnablement élevé. Il n’est pas nécessaire que cette station soit complètement « fermée » ; une petite proportion de mâles non résistants peut également y « participer ». Après la fécondation, les reines sont placées dans de grandes colonies de production normales et les colonies sont utilisées pour la récolte du miel. Cependant, des échantillons d’abeilles sont prélevés plusieurs fois par an et l’infestation des abeilles par Varroa est déterminée. Au cours des cinq dernières années, 1144 colonies ont été suivies de cette manière pour l’infestation par Varroa, la récolte de miel, etc.

Et que se passe-t-il ? Il y a une division réelle dans les colonies. Même si toutes les colonies ont été fécondées dans la même station, certaines colonies ont encore beaucoup d’acariens (> 3% qui doivent parfois encore être traitées), d’autres ont un niveau raisonnablement bas d’acariens (2-3%), mais certaines colonies ont des infestations vraiment très faibles (autour de 1%).

Que se passe-t-il ici ? Nous concluons que la différence peut s’expliquer par les différents niveaux de résistance des filles de la mère originelle à 75 %. C’est tout à fait normal. Selon l’hérédité « mendélienne », on peut s’attendre à ce que certaines des filles soient proches de 50 %, d’autres de 75 % et d’autres encore de 100 %. Malheureusement, cela ne peut pas encore être déterminé par un test génétique. Mais nous supposons à présent que les populations présentant les infestations les plus faibles étaient les filles présentant des niveaux de résistance de 100 % ou du moins très élevés. Il s’agit là d’un fait très important pour la dernière partie du « hop-step-jump ».

Jump

Now that we have an average of 2 out of 10 daughters that have a very low infection level in the colony and therefore probably have a very high resistance level, we can do the third part of the selection. Were we to make new (grand) daughters from these colonies again, they would no longer be purebred as there may have been foreign drones flying around at the mating station. With a bit of bad luck, such a (grand)daughter would be only moderately resistant. So, that is not what we do. What we dó do, is we use these daughter’s drones. We make use of the very special biological fact that the drones, the sons of these daughters, are born from unfertilized eggs. In other words, these drones have no father (from the mating station), but only a mother! And since this selected mother herself is rated as very high VSH, all her sons will be too!

Nous collectons le sperme de ces mâles (en Italie) et le transportons en Belgique et aux Pays-Bas. C’est là que nous inséminons les reines avec ce sperme à très haute teneur en VSH. Après sélection dans les 1144 colonies, 83 colonies de filles-drones ont été utilisées à partir de 42 reines mères envoyées au cours des 5 dernières années. Le taux moyen d’infestation par Varroa des colonies mâles (non traitées pendant 2 ans) utilisées était de 1,0 %.

Le sperme transporté a été utilisé aux Pays-Bas, entre autres, pour les reines des ruches Arista (~20) que nous louons à des donateurs/sponsors. Chaque reine reçoit le sperme d’environ 10 mâles (« MDI » : Multiple Drones Insemination). Nous surveillons ces ruches pour toutes sortes de caractéristiques, mais évidemment aussi pour l’infestation par le Varroa. Dans le graphique suivant, nous présentons l’infestation moyenne par les acariens pour le printemps, l’été et l’automne des années 2020, 2021 et 2023.

Ce graphique montre le succès du programme : une infestation d’acariens tout au long de l’année de 1% ou moins (0,6%, 1%, 0,7%) : les barres bleues.

Nous n’avons pas de colonies à faible VSH comme contrôle, mais nous avons pu calculer les infestations d’acariens pour ces types de colonies à l’aide du modèle de simulation de Randy Oliver (Scientificbeekeeping.com) et nous constatons que dans les colonies non traitées, l’infestation d’acariens est de 10 % à la fin de l’année. Cela correspond à ce que les apiculteurs observent dans les colonies non traitées.

Dans les ruches Arista, il n’y a plus de mortalité d’abeilles due au Varroa, et ce sans aucun traitement chimique.

Parce que la méthode « hop-step-jump » fonctionne si bien et a fait ses preuves à Hawaï et en Italie, nous avons maintenant des stations de fécondation terrestres en Belgique et aux Pays-Bas également. Cette méthodologie devra être déployée davantage.

L’avenir

Au cours des 10 dernières années, nous avons posé des bases très solides en développant la méthode d’élevage et en créant des groupes d’élevage avec la participation de plus de 300 apiculteurs. Nous disposons d’une bonne base initiale avec un total de 6 employés rémunérés, 3 en Belgique et 3 aux Pays-Bas. Cette équipe devra encore s’élargir afin d’assurer une bonne couverture géographique. Nous pouvons maintenant sélectionner davantage en largeur (biodiversité) et veiller à ce qu’il y ait le plus grand nombre possible de lignées de différentes races d’abeilles.

Arista Pays-Bas a apporté un soutien important aux pays germanophones actifs dans le domaine de l’élevage. Grâce au programme « Varroaresistenz 2033 », il est maintenant grand temps que l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse soutiennent les chefs de projet dans ces pays.

Arista a passé beaucoup de temps en 2023 et au début de cette année, à informer le gouvernement et les apiculteurs en Australie où l’acarien Varroa a également fait son apparition. Nous espérons qu’un programme d’élevage sera également lancé là-bas.

En dehors du projet d’Hawaï, il n’existe que quelques petites initiatives d’élevage de VSH aux États-Unis, malgré le fait que le VSH y ait été découvert. Arista a récemment reçu un budget initial de démarrage de la part de la Fondation Dioraphte, et élabore actuellement des plans avec le laboratoire de l’USDA et un premier candidat chef de projet afin d’étendre les activités d’élevage là-bas aussi. Cela est d’autant plus nécessaire que les États-Unis ont le taux de mortalité des abeilles mellifères le plus élevé, soit environ 40 % par an.

D’autres recherches seront également menées pour soutenir l’élevage à forte intensité de main-d’œuvre. Arista participe à un projet sur les marqueurs génétiques (avec l’Inholland University of Applied Sciences et Bejo seeds, soutenu financièrement par des fonds de l’Union européenne et des Pays-Bas) et au projet VPS odor quick test de Fanny Mondet (avec le soutien financier de Stichting Goeie Grutten). Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de ces projets au fur et à mesure que nous franchirons une étape importante.

Soutien financier

Nous tenons à remercier chaleureusement nos donateurs, nos sponsors et nos organismes subventionnaires pour le soutien qu’ils nous ont apporté au cours des dix dernières années. Sans ce soutien, nous serions encore en train de « traiter » avec des traitements chimiques de moins en moins performants. Cependant, un large soutien est maintenant nécessaire pour étendre davantage la sélection à un groupe d’apiculteurs (beaucoup) plus important, dans le but de fournir aux apiculteurs « normaux » une grande diversité de lignées. C’est l’objectif des 10 prochaines années !

BartJan Fernhout



ABR Revue – Printemps 2023

Introduction

Tout en poursuivant nos activités pendant les années Corona, tous les apiculteurs, les bénévoles et les employés d’Arista ont apprécié la liberté retrouvée de travailler en étroite collaboration – littéralement – sur les différentes étapes de notre programme de sélection. Les bons résultats de la sélection sont « contagieux », ce qui se reflète dans le nombre d’apiculteurs qui souhaitent rejoindre le programme. C’est pourquoi nous devons intensifier nos efforts de collecte de fonds afin que ces apiculteurs soient plus efficaces en étant soutenus par un chef de projet d’Arista.

Dans cette mise à jour, vous lirez notre aperçu des résultats de 2022. 2022 était la 9ème année d’existence d’Arista, 2023 sera déjà notre 10ème anniversaire ! Un bon moment pour réfléchir à ce qui a été accompli, mais aussi pour commencer à planifier ce que pourrait être notre orientation pour la prochaine décennie.

Progrès dans le programme de sélection

Organisation

En 2022, nous avons accueilli Marian Meyer à Beers (Pays-Bas) en tant que nouveau chef de projet. Il a obtenu sa licence en sciences horticoles à Berlin (Allemagne) où il a déjà travaillé sur le comportement VSH. Marian est un apiculteur passionné depuis 6 ans et a suivi une courbe d’apprentissage abrupte l’année dernière pour acquérir les compétences nécessaires au programme d’élevage VSH. Il soutient désormais les apiculteurs néerlandais dans le cadre du programme d’élevage VSH financé par le NL-EU SIB. Il surveille et soutient également l’élevage réalisé avec nos ruches Arista (donatrices/ parrains). .

Inséminations printanières

Le beau temps du début de saison, dans toute l’Europe, a permis un démarrage rapide de l’élevage et de la production de reines et de mâles indispensables pour les nombreuses séances d’insémination. Dans toute l’Europe, Arista a soutenu une douzaine de groupes pour l’insémination d’environ 1000 reines. Les 1000 autres reines ont été inséminées par les apiculteurs des groupes participants. Arista a commencé il y a trois ans à organiser des cours d’insémination pour les groupes afin de s’assurer que de plus en plus de reines puissent être inséminées par les apiculteurs eux-mêmes.

Au début du printemps, nous avons également produit et partagé un diluant de sperme de haute qualité, essentiel pour l’insémination instrumentale. Un total de 6 litres a été produit dans les installations de l’Université des sciences appliquées InHolland à Amsterdam, qui nous a fourni un environnement stérile pour le faire. La recette est utilisée avec succès par Dr. Guillaume Misslin depuis plus de 20 ans et permet de conserver le sperme, dans de bonnes conditions, pendant au moins 6 semaines. Un total de 6 litres a été produit dans les installations de l’Université des sciences appliquées InHolland à Amsterdam, qui nous a fourni un environnement stérile pour le faire. La recette est utilisée avec succès par Dr. Guillaume Misslin depuis plus de 20 ans et permet de conserver le sperme, dans de bonnes conditions, pendant au moins 6 semaines.

Production d’un diluant de sperme de haute qualité
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Résultats de l’insémination à un seul mâle (Single Drone Insemination, SDI)

Cette année, 130 éleveurs ont participé à la partie du programme d’élevage consacrée à l’insémination à un seul mâle (Single Drone Insemination, SDI), répartis en 31 groupes dans 7 pays. Nous avons évalué un total de 1065 colonies de test. C’est la première fois que nous franchissons la barre des 1000 colonies évaluées, une étape importante pour tous les apiculteurs participants.

Une fois de plus, les résultats ont été très bons : 34% de ces colonies (367) sont considérées comme hautement VSH, ce qui signifie que ces colonies peuvent combattre suffisamment l’acarien et n’ont besoin d’aucun traitement contre Varroa. Sur ces 367 colonies à VSH élevé, 43 % (149) sont totalement résistantes, ce qui signifie qu’elles éliminent tous les acariens Varroa qui se reproduisent. Ainsi, même après avoir ajouté 100-150 acariens à ces colonies, aucun Varroa reproducteur n’est détecté dans le couvain (après ouverture de 300-600 cellules…). Ces colonies sont classées comme 100% VSH.

Démonstration et explication de l’insémination

Résultats de l’insémination à plusieurs mâles (Multi Drone Insemination, MDI) et stations de fécondation

Italy

Chaque année, des colonies SDI à haute teneur en VSH sont envoyées en Italie. Les apiculteurs locaux produisent des reines et font féconder ces reines dans une station de fécondation dédiée et saturée avec des colonies de mâles à VSH élevé. La première année, les colonies se développent et font l’objet d’une évaluation de l’infestation par les acariens en déterminant le nombre de Varroas présents pour 100 abeilles. Les colonies ayant moins de 3 % d’acariens sont hivernées sans traitement et évaluées la deuxième année pour toutes les caractéristiques importantes comme la tendance à l’essaimage, la douceur, la production de miel et, bien sûr, l’infestation en Varroas.

Les colonies les plus performantes, généralement une ou deux par colonie SDI d’origine, sont conservées pour produire des mâles la troisième année. Ainsi, toujours en mai 2022, 3 chefs de projet et 5 volontaires se sont rendus chez nos apiculteurs collaborateurs dans le nord de l’Italie pour collecter le sperme des colonies résistantes à Varroa et les plus performantes.

Cette semence extrêmement précieuse a ensuite été distribuée aux groupes participants qui ont fourni les colonies SDI à l’origine. La semence collectée a permis d’inséminer 682 reines. Les colonies développées à partir de ces reines seront à nouveau évaluées par les apiculteurs pour toutes les caractéristiques importantes, y compris l’infestation par Varroa. Cette étape de la sélection italienne garantit que nous ne sélectionnons pas seulement le VSH (dans les colonies SDI fondamentalement petites), mais que nous sélectionnons également toutes les caractéristiques importantes dans des colonies complètes et de grande taille dans des conditions de terrain normales. Parmi les reines inséminées en Belgique, et qui ont été échantillonnées plus tard dans la saison, 85 % présentaient des niveaux d’acariens très faibles et n’ont pas eu besoin de traitement.

Collecte de sperme en Italie
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Belgique-Sélange

La station de fécondation transnationale Belgique-Luxembourg de Sélange, saturée en mâles résistants à Varroa, a accueilli un total de 412 reines vierges en 5 périodes de deux semaines. Les résultats des fécondations ont été variables d’une période à l’autre, par exemple la première période s’est avérée être la moins favorable à la fécondation avec de meilleurs résultats dans les périodes suivantes. Dans l’ensemble, le taux de réussite des fécondations était légèrement inférieur à 60 %.

Toutes ces reines seront évaluées en production en 2023, comme pour le projet italien. Les colonies présentant les meilleures qualités globales (récolte de miel, faible tendance à l’essaimage, douceur) et un nombre très faible d’acariens seront utilisées en 2024 comme colonies à mâles. Les premiers résultats des reines fécondées en 2021 sont très bons en termes de qualité de production et de résistance au Varroa. Davantage de données doivent être collectées pour une quantification correcte.

Année après année, de plus en plus de reines fécondées naturellement à Sélange sont classées. Les reines testées sont un mélange de lignées plus anciennes (sélection plus longue, VSH plus haute) et plus jeunes (avec de nouvelles lignées pour plus de biodiversité, mais généralement moins de VSH). Sur les 251 colonies échantillonnées en 2022, 62 % étaient résistantes à Varroa (<3 % d’infestation). Comme dans les autres stations de fécondations terrestres, il y a toujours une « dilution » des mâles haute VSH avec des mâles non-VSH provenant de colonies non contrôlées par les apiculteurs d’Arista.

Comptage du couvain en Belgique

Ce n’est pas un problème pour le programme d’élevage car nous n’utilisons que les mâles des meilleures colonies de ces stations de fécondation terrestres; les mâles étant nés d’œufs non fécondés, ils ne représentent que la mère. Lorsque de plus en plus de VSH se retrouvera dans les colonies non-Arista à proximité de la station de fécondation, le niveau de résistance des reines dans les stations de fécondation terrestres s’améliore de plus en plus. C’est bien sûr l’objectif des apiculteurs participants, qui préfèrent ne traiter aucune de leurs colonies contre le Varroa.

Luxembourg-Fingig

Au Luxembourg, à environ 3 km de vol d’abeilles de Sélange, se trouve la station de fécondation (terrestre) de Fingig. Cette station de fécondation est dotée de colonies de mâles provenant du programme d’élevage luxembourgeois VSH. La station de fécondation a accueilli 409 ruches de fécondation qui ont permis de féconder 347 (85%) reines avec succès. Les colonies issues du programme d’élevage VSH font également l’objet d’un suivi de la population d’acariens par le biais de lavages d’abeilles adultes. Plus de la moitié de ces colonies présentent une résistance élevée au Varroa.

Pays-Bas – Bronlaak

Comme l’année précédente, nous avons maintenu la station de fécondation terrestre de Bronlaak en activité afin de produire des reines pour les colonies de production. Ce sont principalement des apiculteurs des associations apicoles voisines qui participent en greffant d’abord des larves provenant de colonies hautement VSH à Arista à Beers. Ensuite, ils apportent les nucs de fécondations à la station un peu moins de deux semaines plus tard. Plusieurs de ces apiculteurs effectuent l’élevage des reines et la préparation des nucs de fécondation pour la première fois. Sur les reines fécondées en 2021, l’infestation mesurée en varroa est très variable. Plusieurs reines obtiennent de très bons résultats avec des scores inférieurs à 3 % et souvent même à 0 %, mais au moins un tiers des reines ont également un nombre d’acariens beaucoup plus élevé (5-15 % en septembre). Pour le programme d’élevage, les meilleures reines peuvent être utilisées, mais pour les apiculteurs participants, il n’est pas agréable qu’une partie importante des reines ne soit toujours pas protégée contre le Varroa. Au cours des deux dernières années, nous avons malheureusement identifié plusieurs apiculteurs, d’abord inconnus, (avec des abeilles non VSH) très proches de la station.

Nous avons donc décidé de déplacer la station à Linden, un petit village très proche du siège d’Arista et en partie entourée d’eau. En collaboration avec un apiculteur local et l’association apicole Bernheze, nous gérerons cette station de fécondation. Outre la meilleure situation géographique, nous augmenterons également le nombre de colonies de mâles sur la station afin d’améliorer encore les résultats de la fécondation VSH.

Station de fécondation Bronlaak
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Flevoland

Le groupe d’élevage et la station de fécondation de Flevoland ont décidé de se concentrer entièrement sur le programme d’élevage VSH, soutenu par Arista. Ainsi, 2022 a été utilisé pour réaliser plusieurs combinaisons (inséminations MDI), tester des colonies (infestations d’acariens) et produire les colonies de mâles VSH pour la station de fécondation. Cela implique que la station de fécondation changera de rôle pour devenir un outil dans le programme d’élevage VSH global, alors qu’elle était plutôt un point de distribution dans le passé.

Formation pour les programmes d’élevage

Pendant la saison et en hiver, nous formons les apiculteurs sur des sujets spécifiques pour un programme d’élevage réussi en utilisant différents canaux. En Belgique, nous avons organisé des webinaires sur l’élevage et la sélection de différentes souches d’abeilles (Black bee, Carnica et Buckfast) et sur le programme d’élevage Arista VSH.

En outre, nous avons dispensé des cours sur place et en ligne sur des sujets tels que la sélection et la préparation des colonies de mâles, la gestion des données généalogiques dans notre logiciel Queenbase développé en interne, ainsi que l’insémination et l’élevage de reines. Le niveau de soutien que nous pouvons apporter avec nos chefs de projet à plein temps dans un pays dépend de l’importance du soutien financier (privé ou gouvernemental) disponible dans ce pays particulier.

L’enseignement en Belgique

Recherche et développement

Marqueur génétique pour VSH

Ce projet a débuté en 2018 en tant que collaboration entre Arista, Van Hall Larenstein, Inholland et Bejo Seeds dans le cadre d’une subvention « RAAK-pro ». Arista a collecté des dizaines d’échantillons d’abeilles lors des nombreuses sessions de comptage chaque année depuis lors. Parmi ces échantillons, 75 colonies à VSH très élevé et 75 colonies à VSH très faible ont été sélectionnées pour une analyse plus approfondie, c’est-à-dire celles qui présentaient les plus grandes différences dans les niveaux de VSH. Le génome complet de chacune de ces 150 colonies a été séquencé (chaque échantillon étant composé de 20 ouvrières). Les codes génétiques résultants de chacune des colonies des deux pools ont été évalués, en comparant les colonies hautement VSH aux colonies faiblement VSH dans le but de trouver des différences qui pourraient être responsables du comportement VSH dans les colonies à forte VSH (ou de l’absence de ce comportement dans les colonies à faible VSH).

Nous sommes très heureux d’annoncer que nous avons trouvé plusieurs différences significatives entre les génomes entièrement séquencés des deux groupes. C’est une très bonne nouvelle! Cependant, cela ne prouve pas encore que les gènes ou les régions identifiés sont responsables du comportement VSH lui-même. Ils pourraient l’être, mais il pourrait aussi s’agir simplement de zones du génome qui sont plus ou moins répandues chez les abeilles hautement VSH ou faiblement VSH. Dans ce dernier cas, elles pourraient toujours servir de marqueur, mais il convient d’être très prudent. En effet, le génome de l’abeille mellifère a tendance à présenter un taux élevé de recombinaison d’une génération à l’autre. C’est pourquoi une certaine séquence pourrait n’être liée à un VSH élevée que pendant une période limitée ou dans une partie limitée de la population.

Néanmoins, des progrès considérables ont été réalisés. Nous avons non seulement identifié ces régions, mais nous disposons également d’une vaste base de données contenant le génome complet de l’abeille mellifère d’un grand nombre de colonies. Maintenant, avec les régions identifiées et le génome complet en place, nous pouvons rechercher de manière semi-automatique de petits morceaux de code génétique qui sont uniques pour les régions identifiées sur le génome Ces petits morceaux de code génétique constituent la base de la création de sondes: des marqueurs qui peuvent être utilisés dans un test de laboratoire (rapide). Le code lié à la région high-VSH et le code lié à la région low-VSH peuvent être utilisés pour produire de petits morceaux d’ADN qui se « collent » soit à la région high-VSH, soit à la région low-VSH. En connectant un composé fluorescent aux petits morceaux d’ADN, qui est différent pour le code VSH élevé et le code VSH faible, un test de marquage est créé.

Nous développons actuellement des marqueurs candidats que nous testerons d’abord sur des échantillons de stocks existants avec des niveaux connus de VSH, afin de déterminer la valeur prédictive des marqueurs. À partir de ces premières séries, nous sélectionnerons les plus prometteurs pour créer un panel que nous pourrons tester sur un ensemble beaucoup plus large d’échantillons, qui seront collectés dans les mois et les années à venir.

L’analyse génétique et les marqueurs sont actuellement réalisés et créés sur la base d’une seule souche d’abeilles (Buckfast). Si les marqueurs fonctionnent, nous devrons démontrer que c’est également le cas pour d’autres races d’abeilles. En fonction de l’ancienneté du trait génétique, il faudra procéder à des adaptations plus ou moins importantes pour que les tests fonctionnent également sur d’autres souches d’abeilles.

Un grand pas a donc été franchi (identification des cibles). Le développement de sondes/marqueurs doit maintenant montrer si cela peut effectivement se traduire par un test réussi pour la sélection d’abeilles résistantes. Un tel test serait extrêmement précieux car nous pourrions à la fois impliquer beaucoup plus de colonies dans le dépistage (en ne devant effectuer qu’un test de laboratoire relativement simple) et recueillir des informations très détaillées sur le niveau de résistance par reine, y compris les éventuels gènes manquants en cas de résistance partielle. Dans ces cas, des partenaires « correspondants » pourraient être identifiés à l’aide du même test, ce qui augmenterait encore le niveau de résistance de la génération suivante.

Arista, Inholland et Bejo Seeds travailleront ensemble sur ces marqueurs génétiques, avec le soutien de la subvention gouvernementale NL-EU-SIB approuvée. Ils chercheront également d’autres financements et partenaires pour développer cet outil très prometteur sur la base la plus large possible (différentes souches d’abeilles et géographiquement).

En résumé, nous n’avons pas encore trouvé le Saint-Graal, mais nous avons trouvé des éléments de la carte menant à sa découverte. Nous sommes encore plus motivés pour continuer à le chercher. Nous faisons confiance à Aristaeus pour nous aider dans ce voyage passionnant, mais nous avons besoin de tout soutien supplémentaire dans cette chasse au trésor…

VSH test rapide

Nous avons commencé à travailler sur un test rapide qui pourrait être utilisé par un apiculteur pour déterminer le niveau de résistance/VSH d’une colonie sans avoir à effectuer le test fastidieux de comptage du couvain ou à attendre longtemps pour voir si le niveau d’acariens reste bas. En fait, un tel test pourrait être un autre Saint-Graal s’il permettait de prédire de manière fiable le niveau de VSH.

L’une des approches pour un tel test est l’utilisation d’odeurs, de composés qui pourraient être liés au comportement VSH. L’application de ces composés sur le couvain devrait idéalement déclencher le comportement d’élimination du couvain – spécifiquement dans les colonies VSH et non dans les colonies non VSH.

Le test UBO est l’un des premiers tests potentiels mis au point par Kaira Wagener. UBO signifie Unhealthy Brood Odor (odeur de couvain malsain). En 2022, Arista a mené son propre projet aux Pays-Bas, mais a également soutenu le projet en Belgique avec Buckfast Vlaanderen et l’Université de Louvain comme principaux acteurs. Un large éventail de colonies (>60) présentant différents niveaux de VSH (tels que mesurés dans notre test de comptage dans le couvain) ont été étudiées pour leur comportement hygiénique générique en utilisant les deux tests standards: le test hygiénique standard par congélation, le Pin test (également comportement hygiénique) et en plus de cela le test UBO (pulvérisation de composés sélectionnés) et le test de couvain VSH standard (infestation du couvain par Varroa et dénombrement des acariens reproducteurs et non reproducteurs restants) ont été effectués. Conformément à de nombreuses recherches effectuées au cours des dernières décennies, le Freeze-killed and Pin-killed tests ont montré des corrélations mesurables mais encore faibles avec le test de comptage VSH ainsi qu’avec le test UBO. Le test UBO lui-même n’a montré qu’une corrélation très faible, voire nulle, avec le test du couvain VSH.

Pour les tests d’hygiène, il est connu que les conditions environnementales (flux de miel, etc.) peuvent avoir un impact sur les résultats des tests. Ainsi, le test UBO pourrait donner des résultats plus élevés au printemps qu’en été (période à laquelle nous avons effectué les tests car c’est également la période durant laquelle nous effectuons nos tests sur le couvain VSH). Cependant, Arista ne s’intéresse pas uniquement au comportement hygiénique, qui s’est avéré faiblement corrélé aux colonies résistantes à Varroa. Nous ne pensons pas non plus qu’il faille s’appuyer sur des mécanismes qui ne seraient prévalents que sur de courtes périodes de l’année ou dans des circonstances très spécifiques. C’est pourquoi Arista a décidé de ne pas poursuivre les travaux sur les composés UBO.

Tout en travaillant sur ces composés UBO, les travaux de Fanny Mondet sur une autre série de composés ont également été publiés : les composés « VPS » (Varroa Parasitization Specific compounds). Fanny Mondet a pu montrer que ces composés étaient présents dans la cellule qu’en présence de jeunes acariens. Ceci est très intéressant car c’est aussi la base du comportement VSH: l’élimination du couvain où la Varroa fondatrice s’est reproduite…. Grâce à la bourse Goeie Grutten et aux conseils de Fanny Mondet, nous avons commencé à travailler sur cette approche. Nous espérons pouvoir faire les premières expériences cette année pour voir si ces composés pourraient effectivement être utilisés pour le développement d’un test rapide pour le VSH.

Arista ruches

Les 22 ruches Arista aux Pays-Bas jouent un rôle de plus en plus important dans nos activités. Alors que la contribution financière représente déjà 1/3 de notre budget, les colonies sont également un pont vers de nouveaux apiculteurs et des associations locales dans tout le pays. Comme ces colonies sont souvent prises en charge par des apiculteurs locaux, ils deviennent souvent des ambassadeurs de notre programme dans leur région.

En plus des ruches Arista aux Pays-Bas, nous avons pu obtenir le soutien de notre première ruche Arista en Belgique ! Les ruches Arista sont également une bonne source de matériel génétique évalué pour notre programme d’élevage. Ce printemps, nous avons ramené plusieurs reines au siège d’Arista à Beers, car elles étaient à la tête des meilleures colonies d’après les caractéristiques importantes des abeilles. Outre les très faibles niveaux d’acariens, elles ont obtenu de bons résultats en termes de récolte de miel, de faible tendance à l’essaimage et de douceur.

Arista ruche en Belgique pour Accenture

De retour chez Arista, ces reines font partie de la « ligue supérieure » et sont utilisées par les apiculteurs participants dans le cadre du programme d’élevage. Merci aux donateurs et aux sponsors des ruches Arista!

Dans l’ensemble, les ruches Arista se portent très bien en ce qui concerne les niveaux d’acariens. En combinant les données des deux dernières années, les niveaux d’acariens restent en moyenne autour ou en dessous de 1 % du début à la fin de la saison (évidemment sans aucune forme de traitement). Ces niveaux d’acariens très bas se reflètent également dans la manière dont les colonies hivernent. Ce printemps, nous avons hiverné au total 41 reines inséminées avec un comportement VSH ; les ruches Arista ainsi que les reines de réserve en Mini-plus (dont les deux parents sont connus pour être des VSH élevés). Seule une colonie n’a pas atteint le printemps ! C’est un très bon résultat comparé aux pourcentages nationaux globaux de perte de colonies en hiver aux Pays-Bas et en Belgique, qui se situent entre 30 et 40 % (la plupart des apiculteurs effectuant plusieurs traitements par an). Les différences ne se limitent pas au nombre de colonies qui survivent à l’hiver. Nous constatons également des pertes hivernales très faibles en terme de quantité d’abeilles dans la plupart des colonies à VSH élevé. Fondamentalement, l’entrée en hiver = la sortie de l’hiver. Pour les colonies « normales », la plupart des apiculteurs considèrent que les colonies de taille moyenne qui survivent à l’hiver constituent la norme. Chez Arista, nous vivons maintenant l’hivernage des colonies comme c’était le cas avant que le Varroa ne commence son travail destructeur dans les années 1980…

La prochaine décennie

À la fin de cette année, Arista aura 10 ans d’existence. Qu’avons-nous appris et quels sont les projets pour l’avenir ?

Nous avons tiré plusieurs leçons de cette aventure.

La première est que « ça marche ». En mettant en œuvre un programme de sélection basé sur les découvertes de l’USDA combinées à des méthodes modernes de sélection des abeilles, nous pouvons obtenir des abeilles totalement résistantes au Varroa et présentant de bonnes caractéristiques apicoles. C’est beaucoup de travail, mais les résultats sont très bons et font que tous les investissements en sang, en sueur et en larmes en valent la peine ! Nous devons maintenant nous préparer à le faire pour une large sélection d’abeilles (races, lignées) et une large représentation géographique.

La deuxième leçon est la nécessité de coopérer. Les apiculteurs qui se sont organisés en groupes d’élevage ont obtenu les meilleurs résultats. Le fait de faire partie d’un groupe d’élevage garantit que les informations importantes sont disponibles et partagées. Les échecs sont appris collectivement, les succès sont célébrés ensemble. Alors que les apiculteurs sont parfois connus pour travailler seuls, c’est l’ennemi commun qui nous a rassemblés. Le modèle selon lequel un groupe d’apiculteurs passionnés est soutenu par des chefs de projet Arista pour l’assistance et la coordination fonctionne très bien.

La troisième leçon est que le financement de ces porteurs de projets Arista fonctionne mieux lorsque les associations nationales d’abeilles s’engagent activement dans l’acquisition de subventions nationales, européennes et privées. Jusqu’à présent, c’est en Wallonie (Belgique) que nous avons connu le plus de succès. Mais les associations apicoles des Pays-Bas ont également soutenu activement la première subvention NL-UE pour Arista.

Des progrès plus importants pourraient et devraient être réalisés dans d’autres pays comme l’Allemagne, le grand pays des abeilles. Ce printemps, en Allemagne, une initiative très encourageante a été lancée lors d’une grande conférence (https://varroaresistenzprojekt.eu) , organisée par toutes les grandes associations apicoles.

Des représentants des pays voisins ont été invités ainsi que des instituts apicoles. La conférence est actuellement suivie de sessions d’atelier régulières afin de préparer des propositions écrites qui peuvent être soumises aux autorités allemandes et d’élaborer un plan pour élever une abeille résistante à Varroa dans le cadre d’une grande coopérative. Au cours de la conférence, un objectif ambitieux a été fixé : convertir les abeilles allemandes à la résistance au Varroa d’ici 2033 ! Arista participe aux groupes de travail et est très motivé pour soutenir cette ambition.

En regardant plus à l’ouest, nous devons conclure que, bien que le VSH ait été découverte aux États-Unis (USDA, Baton Rouge), seules quelques initiatives ont été lancées avec une mise en œuvre limitée jusqu’à présent. Compte tenu des expériences des dix dernières années en Europe, ainsi que des progrès que nous réalisons vers un marqueur génétique, Arista a pris contact avec l’USDA pour relancer un transfert technique des techniques d’élevage dans l’industrie apicole américaine. Notre objectif est de lancer un ensemble d’initiatives combinées utilisant l’expertise de l’USDA et d’Arista. Ce programme portera sur le développement d’outils ainsi que sur la création d’un projet pilote produisant des reines de production entièrement résistantes à Varroa.

Plus à l’est, nous avons récemment été contactés par des parties en Nouvelle-Zélande et en Australie pour voir ce qu’il est possible de faire pour lancer un programme d’élevage résistant à Varroa. Il serait très gratifiant que les connaissances acquises jusqu’à présent puissent également être appliquées de ce côté-là de la planète !

La prochaine décennie peut donc être décrite comme une « géo-expansion ». Tout en développant de nouveaux outils tels que le marqueur génétique, nous sommes maintenant prêts à impliquer davantage d’associations apicoles, d’apiculteurs et d’entreprises dépendant des abeilles dans un cadre plus global.

Merci

Les grandes avancées dans le domaine de l’élevage VSH n’ont été possibles que grâce aux centaines de bénévoles actifs dans le programme. Une très grande diversité de tâches est exécutée par un grand nombre de volontaires.

Travail d’équipe Arista : les bénévoles travaillent à la mise en pot, à l’étiquetage du miel et à la peinture des ruches.

Tout d’abord, les apiculteurs qui participent et produisent des reines et des mâles de qualité pour les sessions SDI et MDI, consacrant leur temps précieux tout au long de l’année à cette tâche exigeante, parallèlement à leurs autres activités apicoles, professionnelles et privées. Une colonie test nécessite l’équivalent de plus d’une journée de travail. Des semaines de temps libre sont investies chaque année pour produire de nouvelles générations de reines à sélectionner. Deuxièmement, la sélection n’aurait pas été possible sans le soutien des nombreux bénévoles, apiculteurs et non-apiculteurs, qui classent les colonies en examinant soigneusement les cadres infestés, mais qui soutiennent également le programme de mille autres manières, comme la préparation de la salle de comptage, la restauration pour les journées de comptage et d’insémination, la logistique globale, la préparation des cadres et des ruches, l’extraction du miel, les lavages des acariens, le traitement des données, etc. …

Un grand merci également aux différents gouvernements qui nous soutiennent, à nos sponsors, donateurs privés et bailleurs de fonds qui nous permettent de soutenir les apiculteurs avec l’appui professionnel de nos chefs de projet. De plus, ces fonds nous permettent de faire de la recherche et le développement sur de nouveaux outils pour le programme de sélection.

Merci à tous pour vos contributions qui nous permettent de continuer à nous battre avec passion pour des abeilles en bonne santé dans de plus en plus de régions et de pays.

L’équipe Arista



ABR Revue – Printemps 2022

Introduction

Tout comme lors de la première année Corona, les apiculteurs participants ont, en 2021, pu prendre une part active au programme et ont engendré des résultats spectaculairement bons. Nous constatons maintenant que l’énorme quantité de travail réalisé depuis 2014 prouve que les hypothèses avec lesquelles nous avons commencé – qu’il y a un peu hygiène sensible à Varroa (VSH) dans la population d’abeilles et que cela sélectionné par l’insémination à un seul mâle (basées sur les travaux de l’USDA remontant à 1997) – se vérifient dans la pratique.

Dans cette introduction, la méthodologie utilisée dans le projet vous sera rappelée.

La méthode utilisée est basée sur 4 types de fécondation de reines : l’insémination à un seul mâle, l’insémination à plusieurs mâles, les stations de fécondation terrestres et les stations de fécondation insulaires. Chacune de ces méthodes de fécondation a ses avantages et ses inconvénients, mais est puissante lorsqu’elle est utilisée dans le bon but avec un objectif clair défini. Par conséquent, le programme global est un mélange de ces 4 types.

  1. L’insémination à un seul mâle (Single Drone Insemination, SDI):
L’insémination à un seul mâle à Beers, NL.

Il s’agit de la première étape importante du projet de sélection d’abeilles ayant une hygiène sensible à Varroa (VSH). Nous produisons un grand nombre de petites colonies ayant des génétiques différentes afin de garder un panel génétique le plus large possible. Chacune de ces colonies est dirigée par une reine inséminée avec un le sperme d’un seul mâle.

Après avoir infesté ces colonies avec des Varroa supplémentaires, nous examinons le couvain et déterminons le niveau de résistance (Varroa Sensitive Hygiene, VSH). Cela nous permet de mettre en évidence les reines/colonies qui ont été fécondées avec un mâle hautement résistant. Seules les colonies dont les reines éliminent 75 % ou plus des acariens sont conservées. Les filles de ces reines porteront les gènes de résistance, créant ainsi la base du programme d’élevage.

Veuillez noter qu’au début de ce processus de sélection, nous avons estimé que seuls 10% des mâles seraient porteurs de suffisamment de gènes VSH.

Dans le cas où vous utilisez plus d’un mâle à ce stade, comme dans une fécondation normale avec environ 10 mâles, l’effet d’un mâle porteur de suffisamment de gènes VSH est dilué par les 9 autres mâles qui ne portent pas ou peu de gènes résistants. Lorsque les gènes VSH sont dilués, il n’y a plus assez de résistance pour la détecter/mesurer.

2. L’insémination à plusieurs mâles (Multi Drone Insemination, MDI) :

L’insémination à plusieurs mâles à Beers, NL

L’utilisation de reines SDI est parfaitement adaptée au départ d’une population avec des gènes VSH limités. Les colonies SDI ne peuvent être que petites et ont une durée de vie relativement courte (en raison de la quantité limitée de sperme stocké par la reine). Du fait de leur taille limitée, ces colonies ne peuvent pas être sélectionnées pour d’autres caractéristiques importantes comme la production de miel et la faible tendance à l’essaimage. C’est pourquoi nous inséminons un plus grand nombre de reines avec le sperme d’au moins 10 mâles. Comme nous sommes maintenant plus avancés dans le processus de sélection, la plupart des mâles sont porteurs des gènes résistants. Ces colonies peuvent être conservées beaucoup plus longtemps (2 à 4 ans) et peuvent être testées pour les caractéristiques décrites. Nous surveillons également la croissance de la population de varroas dans ces colonies en prélevant des échantillons (300 abeilles par colonie). Ainsi, nous pouvons déterminer le nombre d’acariens sur ces abeilles appelé varroa « phorétique ». Il s’agit d’une méthode qui peut être utilisée sur un grand nombre de colonies sans nécessiter trop de travail.

L’avantage de l’insémination par plusieurs mâles est que nous pouvons maintenir la diversité génétique aussi élevée que possible. Nous pouvons utiliser une grande variété de lignées à mâles différentes par rapport à une station d’insémination qui ne dispose généralement que d’une ou deux lignées différentes par an.

3. Station de fécondation

L’inconvénient des colonies MDI est qu’elles nécessitent des compétences particulières en matière d’insémination partagée par un nombre restreint d’apiculteurs. La quantité de travail nécessaire pour produire de telle reine empêche la production à large échelle pour la communauté apicole. C’est pourquoi nous avons de plus en plus recours à des stations de fécondation terrestres. Dans une telle station de fécondation, idéalement isolée d’autres ruchers, nous plaçons des colonies sélectionnées qui donneront des mâles porteurs de gènes de résistance à varroa. L’objectif est de saturer les cieux avec les mâles sélectionnés dans ce programme. Mais comme il s’agit d’une station de fécondation terrestre, nous partons du principe qu’un certain pourcentage, que nous espérons le plus faible possible, de mâles provient de colonies d’apiculteurs extérieurs au projet. Cela signifie que les reines accouplées ne produiront pas des colonies 100% résistantes. Cependant, les reines fécondées dans ces stations peuvent être utilisées dans des colonies de production dans lesquelles elles seront évaluées pour notre programme de sélection.

Ainsi, à partir de ces reines fécondées dans des stations de fécondation terrestres, nous ne produirons pas d’autres reines (elles pourraient avoir des gènes de faible résistance provenant des mâles non purs), mais nous pouvons certainement utiliser les mâles (purs !) pour notre programme de sélection.

En effet, les meilleures colonies pourront alors donner des mâles sélectionnés et possédant la meilleure génétique issue de la reine mère. Pour rappel, les mâles proviennent d’œufs non fécondés. Les faux-bourdons sont porteurs uniquement des gènes de leur mère, ils n’ont pas de père biologique direct !

Nous avons fait l’expérience dans notre programme à Hawaï et maintenant dans notre programme européen que l’utilisation de station de fécondation terrestre ainsi que de la sélection et de l’évaluation de ces reines apporte une plus-value gigantesque dans le projet. Étant donné le nombre relativement important de colonies qui peuvent être produites et contrôlées (seuls quelques échantillons de lavage d’abeilles sont nécessaires pour évaluer le niveau de résistance), une sélection à la fois forte et large peut être effectuée sur la base d’une résistance élevée ainsi sur d’autres caractéristiques comme la production de miel, la douceur et une faible tendance à l’essaimage.

4. Station de fécondation isolée:

Si les méthodes précédentes sont très utiles pendant le processus de sélection, elles ne le sont pas pour diffuser les progrès de l’élevage aux apiculteurs qui ne participent pas au programme de sélection. Ces apiculteurs sont intéressés par des reines purement fécondées (« F0 », le côté maternel et paternel sont connu) qu’ils peuvent utiliser pour greffer afin de produire leurs propres reines F1 pour leurs colonies de production. L’utilisation de station de fécondation isolée (une île ou une vallée de montagne éloignée) peut être un moyen très efficace pour distribuer le travail de sélection effectué par les participants au programme. Nous verrons que de plus en plus de stations de fécondation isolées utilisent les reines d’Arista ou (au moins partiellement) les reines dérivées d’Arista comme base pour leurs lignées à mâles. Cela facilitera la distribution des gènes résistants dans les différentes races d’abeilles. A plus long terme, cela finira même par profiter aux apiculteurs qui ne fréquentent pas les stations de fécondation. En effet, leurs reines seront plus souvent fécondées avec des mâles résistants au varroa provenant de leurs voisins.

Il est important de noter que nous ne sommes pas encore en mesure de fournir à toutes ces stations de fécondation de nouvelles reines non apparentées et hautement résistantes, année après année. Nous devons également veiller à ne pas perdre les plus de 100 ans de sélection (par les apiculteurs ou par la nature) en allant trop vite avec le nombre encore limité de lignées validées par Arista. Nous sommes maintenant à un tournant; nous avons besoin du soutien total de la communauté apicole mais aussi des gouvernements pour étendre le programme et veiller à ce que la base génétique de l’abeille soit aussi large que possible. La méthode fonctionne, il s’agit « simplement » de la mettre en œuvre 😊…

Progrès du programme de sélection

Organisation

Guillaume Misslin, notre coordinateur de projet situé aux Pays-Bas, et Sacha d’Hoop, notre coordinateur de projet localisé en Belgique, soutiennent environ 200 apiculteurs répartis en 18 groupes dans les pays suivants : Belgique, Allemagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche et Suisse. Dans ces 18 groupes, les trois principales races d’abeilles sont représentées : Abeilles noires, Carnica et Buckfast

SDI-Varroa comptage à Paul Jungels, LUX

En Belgique, nous avons pu accueillir un nouveau coordinateur de projet : Julien Duwez. Fraîchement diplômé en bio-ingénierie à Gembloux, il était déjà impliqué dans le projet en tant que participant avant de commencer à travailler avec nous. Son arrivée dans l’équipe nous permettra d’améliorer la coordination et le suivi des apiculteurs wallons participants ainsi que d’améliorer la formation de ceux qui nous ont récemment rejoints.

Explication de la méthode in Sélange, BE.

Les apiculteurs du programme sont soutenus par les coordinateurs de projet dans les choix des lignées à utiliser, dans les techniques d’élevage de reines et de mâles ainsi que dans les séances d’infestation et de comptage de varroas. De plus, les coordinateurs de projet organisent également des cours d’insémination avec les groupes afin qu’ils gagnent en autonomie et en flexibilité.

Le nombre total de colonies qui doivent être suivies et contrôlées augmente. En effet, nous maintenons de plus en plus de colonies fécondées selon les différentes méthodes décrites avec comme objectif de maintenir la diversité génétique la plus large possible. Pour cela, nous disposons de notre application de base de données en ligne « Queenbase », conçue sur mesure pour les besoins des apiculteurs. C’est plus que jamais l’outil à utiliser pour rapporter aux coordinateurs de projet les données de production et de varroa phorétique des colonies évaluées au cours de chaque saison. Les pedigrees et les données de descendance des reines sont également transmis via cette base de données.

Résultats de l’insémination à un seul mâle (SDI)

Le nombre de colonies avec une reine SDI dont nous avons pu tester le comportement de résistance (Varroa Sensitive Hygiene ; VSH) était de 969, soit une augmentation de 56 par rapport à l’année précédente. Comme les années précédentes, environ 1/3 des colonies ont éliminé plus de 75% des acariens reproducteurs (le minimum requis pour ne pas avoir besoin de traitement chimique). Ces colonies hautement résistantes peuvent être utilisées dans le programme de reproduction.

Famille de Varroa dans une cellule du couvain.

Plus de 100 colonies hautement VSH élevée ont éliminé la totalité – 100 % – des acariens reproducteurs du couvain d’ouvrières. Cela fait plusieurs années que nous démontrons que le comportement de résistance à varroa est héréditaire, mais c’est toujours agréable de voir que les abeilles éliminent les varroas reproducteurs. Pour évaluer les colonies au niveau de la résistance, les participants ouvrent les cellules de couvain pour en étudier le contenu. Année après année, le nombre total de cellules de couvain ouvertes augmentent. En effet, à des niveaux de VSH plus élevés, nous trouvons moins d’acariens et devons ouvrir plus de cellules pour obtenir des informations pertinentes. En outre, nous faisons de plus en plus de recomptages, juste pour assurer les scores élevés obtenus.

Le fait que 2/3 des colonies ne soient pas hautement résistantes (moins de 75% VSH) est dû au fait que nous demandons aux apiculteurs de continuer à apporter du sang neuf (de bonnes et nouvelles lignées, sans résistance à varroa). Par conséquent, le programme est un mélange de nouvelles lignées qui en sont aux premières années de sélection (initialement à faible VSH) et de lignées déjà éprouvées (à VSH élevé).

Stations de fécondation terrestres et résultats de l’insémination à plusieurs mâles

Italie

Comme nous l’avons décrit dans le paragraphe « Station de fécondation », et comme nous l’avons appris dans notre programme à Hawaï, tout apiculteur peut contribuer à la réussite du programme en utilisant des colonies de production.

Collecte de mâles en Italie.

Comme nous l’avons également décrit dans les revues précédentes, nous avons pu construire une « machine bien huilée » avec un groupe d’apiculteurs professionnels hautement qualifiés en Italie. Chaque printemps, et donc également en 2021, nous leur avons amené un ensemble de colonies SDI. A partir de celles-ci, plus de 300 reines sont élevées et accouplées avec des mâles provenant de colonies également issues de notre programme (sélection des années précédentes). Ces 300+ reines sont à la tête de colonies de production qui doivent faire leurs preuves en production et sont suivies et évaluées pendant plusieurs années sur la douceur, le rendement en miel, la faible propension à l’essaimage ainsi que l’infestation par varroa (simple échantillon d’abeilles « lavées »). Sur les meilleures colonies (après 1, 2 ou 3 ans), de grandes quantités de sperme sont collectées par des inséminateurs expérimentés lors d’une seconde visite au printemps. Ce sperme est transporté dans des conditions appropriées et utilisé pour des inséminations multiples de reines reproductrices chez les apiculteurs des différents pays participants.

2021 est une année spéciale pour cette sélection. Après toutes les années de préparation et de présélection, c’est l’année où les reines, inséminées en 2020 avec le sperme provenant d’Italie, ont dû faire leurs preuves pendant plus d’une année complète. À cette fin, 16 reines présentes aux Pays-Bas ont été suivies en prélevant des échantillons. Tout au long de l’année, ces colonies, bien sûr sans aucun traitement, ont maintenu l’infestation d’acariens à environ un demi pour cent ! Les colonies témoins (non VSH) ont vu leur taux d’acariens augmenter jusqu’à environ 10 % dans le même laps de temps. Nous sommes très heureux et fiers de ces excellents résultats – rendus possibles par 8 années de travail avec un groupe coopératif de maintenant 200 apiculteurs.

Il est en outre frappant de constater que, dès le printemps et jusqu’en automne, ces colonies semblent beaucoup plus fortes et en meilleure santé que ce à quoi nous étions habitués (l’acarien Varroa destructor est entré dans nos pays au début des années 1980).

Cela ne devrait peut-être pas être une surprise ? Les abeilles font quelque chose que les apiculteurs ne peuvent pas faire, à savoir éliminer les acariens Varroa 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Par conséquent, les infections virales pathogènes (distribuées par les acariens) n’ont aucune chance. C’est la principale différence avec la pratique actuelle des traitements chimiques. Les traitements acaricides peuvent être aussi bons que possible (par exemple 3 fois par an), mais les infections virales ne diminueront que lentement après un traitement contre le Varroa (cela peut prendre des semaines/mois). En fait, vous ne traitez pas directement contre les virus qui causent le principal problème pour les colonies. Et après un traitement acaricide, Varroa recommence simplement à se développer et ce, jusqu’au prochain traitement. Les virus encore présents peuvent à nouveau se propager. Enfin, les traitements chimiques ont un faible impact sur les abeilles. Maintenant que nous pouvons recommencer à pratiquer l’apiculture avec des colonies vraiment saines, nous nous rendons de plus en plus compte de ce à quoi nous nous sommes « habitués » au cours des 40 dernières années… c’est vraiment un soulagement de pouvoir pratiquer à nouveau l’apiculture avec des colonies « normales » et en bonne santé !

Belgique-Sélange

La méthode utilisée avec nos collègues italiens est également mise en œuvre en Belgique et aux Pays-Bas.

En Belgique, nous avons établi la première station de fécondation résistante transnationale à Sélange (type « station de fécondation terrestre »). Elle est le résultat d’un partenariat entre Arista et l’Abeille Arlonaise, une section apicole du sud de la Belgique. L’objectif est non seulement de permettre des fécondations à haute résistance, mais aussi de créer une zone sans traitement contre varroa sur le long terme. En 2021, la station de fécondation était ouverte aux membres. Les membres ont généré environ 360 reines de différentes lignées résistantes, qui pourront être utilisées pour produire des mâles pour les futures reines inséminées. Il est demandé de ne traiter aucune des colonies issues de ces reines, à moins qu’un comptage phorétique ne prouve que cela soit nécessaire (ce qui élimine évidemment ces reines du programme).

Text Box: Arista station de fécondation à Sélange, BE.
Arista station de fécondation à Sélange, BE.

Pays-Bas – Bronlaak

Arista station de fécondation à Bronlaak, NL

Aux Pays-Bas, nous avons ouvert notre propre station de fécondation terrestre, à proximité de nos bureaux. Cette station est gérée par des apiculteurs locaux et coordonnée par Arista. Pour l’instant, nous avons admis 14 apiculteurs. Ces apiculteurs reçoivent de notre part le matériel de départ (larves) pour l’élevage des reines et font ensuite accoupler ces reines vierges dans de petites ruches de fécondation. Comme en Italie et à Sélange, les reines fécondées peuvent ensuite être utilisées dans des colonies de production pour la sélection ultérieure de bons mâles dans les années à venir

Stations de fécondation insulaires

Les lignées VSH, de bonnes qualités en production, ont également suscité l’intérêt de plusieurs stations de fécondation insulaires. Elles réservent une partie de leur capacité pour mettre en place des lignées ayant un certain niveau de VSH.

La station de fécondation présente sur l’île d’Ameland (Pays-Bas) a eu plusieurs lignées VSH différentes en 2021 sur une partie séparée de leur île. Cela a permis aux apiculteurs d’Arista d’envoyer leurs petites colonies de fécondation afin de sélectionner différentes lignées.

En Allemagne également, de plus en plus de stations de fécondation peuvent désormais inclure la résistance à Varroa comme critère de sélection en utilisant des reines issues du programme d’élevage d’Arista.

En 2021, un premier programme de coopération a été mis en place avec le groupe/station de Flevoland. Ce groupe se consacrera dorénavant exclusivement à la sélection et à la distribution de reines résistantes à Varroa. En 2023, la station de fécondation sera occupée par des reines de colonies de mâles issues du programme d’élevage d’Arista.

Comme nous l’avons déjà dit, il est prématuré d’utiliser des reines résistantes à varroa dans toutes les stations de fécondation. Pour cela, nous avons besoin d’une sélection sur une plus large et diverse quantité de lignées tout en respectant la grande quantité de travail et la qualité disponible dans les lignées non encore résistantes au varroa.

Recherche

Marqueur génétique pour le VSH

Dans le projet Marqueur Génétique, nous essayons de trouver les gènes – ou un marqueur génétique pour ces gènes – qui sont liés au comportement VSH (collaboration Arista, Van Hall Larenstein, Inholland, Bejo Zaden). Nous sommes très proches d’une première analyse très importante, car le génome de plusieurs colonies cibles a été séquencé complètement ! Si tout va bien, la première analyse sur l’ensemble des données sera disponible cet été (2022). Avec un peu de chance, nous aurons une première indication si nous disposons effectivement d’un outil puissant pour accélérer la sélection… à suivre !

Test rapide VSH

Il est important que nous trouvions des moyens de rendre la sélection, qui demande beaucoup de travail, plus efficace et/ou efficient, ce qui est une des raisons de la recherche sur les marqueurs génétiques décrite précédemment. Le processus de sélection pourrait être plus efficace si nous disposions d’un moyen de sélectionner le caractère VSH sans avoir à élever, infester et compter les Varroa…

Nous sommes donc heureux que la Fondation Goeie Grutten nous ait accordé une subvention (à partir de 2022) pour développer un test rapide VSH. Un tel test ne nécessiterait pas d’acariens et devrait donner une idée relativement rapide du niveau de résistance à Varroa. Pour cela, nous étudierons des substances odorantes spécifiques qui pourraient être utilisées à la place de l’acarien. Pour cette partie de la recherche, nous collaborons avec l’Université de Greensboro (US), le groupe Buckfast Vlaanderen et l’Université de Louvain.

Nous étudierons également d’autres moyens d’imiter les effets de Varroa, sans utiliser les Varroa eux-mêmes.

Ruches Arista

Ruche de parrainage Arista

À la fin de 2021, nous avions un total de 21 ruches de parrainage Arista installées aux Pays-Bas. Ces ruches ont des reines issues de notre programme de sélection et sont utilisées pour poursuivre l’évaluation et l’utilisation des meilleures lignées. En 2021 et 2022, nous avons déjà distribué du couvain de mâles et des larves provenant des meilleures de ces colonies aux stations de fécondation et aux apiculteurs Arista participant.

Un bon « effet secondaire » est que les apiculteurs (régionaux) qui s’occupent des ruches sont souvent nouveaux dans notre programme. Leur expérience de première main et leur propre réseau font connaître notre programme à un groupe plus large d’apiculteurs.

En outre, nous avons passé beaucoup de temps, avec des « pensionados » également très compétents, sur le bon fonctionnement du système de monitorage (poids/température/compteur d’abeilles entrant et quittant la ruche). La version actuelle est très stable, fonctionne dans tous les endroits où nous avons des ruches et est entièrement intégrée au logiciel (Queenbase) de notre programme d’élevage.

La contribution financière de ces ruches est essentielle à la survie de notre programme. Nous espérons pouvoir développer davantage ce projet de sponsoring et accueillir de nouveaux donateurs/sponsors pour une ruche Arista!

Remerciements

Nous remercions nos donateurs et sponsors pour leurs contributions financières qui nous permettent d’organiser ce programme paneuropéen complexe.

Nous remercions tous les apiculteurs participants et les bénévoles pour l’incroyable quantité de temps, de passion et d’expertise qu’ils investissent quotidiennement dans le programme de sélection de la résistance à Varroa.



Printemps 2021 – Revue 2020

Déménagement & Covid-19

En mars 2020, aux Pays-Bas, nous avons déménagé de la maison familiale de Katwijk pour un ancien centre d’insémination bovin à Beers (voir notre bulletin d’information précédent). À cet endroit, nous disposons de beaucoup plus de place, ce qui nous a fortement aidé lors de l’apparition de la pandémie de Coronavirus.

En mars et avril 2021, une décision immédiate a dû être prise: que faire du programme d’élevage? Non seulement les activités à Beers, mais aussi celles des groupes dans les autres pays (y compris en Italie, zone fortement touchée par la pandémie) ont été confrontés à la question « que fait-on maintenant ? « .

Etant donné qu’une pause d’un an aurait été désastreuse – après tout, il faut élever une nouvelle génération chaque année – il a été rapidement décidé d’essayer de tout donner pour continuer le projet. Et cela s’est très bien passé. Même avec les distances de sécurité à respecter, une logistique spéciale pour les inséminations et les comptages et des réunions virtuelles, nous avons réalisé une année « record ».

Sur le site de Beers, nous sommes restés ouverts – incluant évidemment des mesures supplémentaires – et avons même accueilli davantage de volontaires. Nous avons pu le faire et ce sans aucune transmission du virus.

Progrès du programme d’élevage

En 2020, le nombre d’apiculteurs participants dans les différents pays est passé à 133.

Cela se reflète également dans le nombre de colonies testées. En 2020, 912 colonies ont été testées pour leur comportement d’élimination des acariens (Varroa Sensitive Hygiene ; VSH) – un nombre record pour l’année Covid 2020 !

Un tiers de ces colonies (312) se sont avérées être hautement VSH, éliminant 75 % ou plus des acariens (précédemment ajoutés) du couvain. Les colonies avec 75% ou plus de VSH, sont capables de survivre sans aucun traitement chimique. Sur les 912 colonies, 79 colonies ont éliminé tous les acariens du couvain d’ouvrières, ces colonies sont donc 100% VSH.

Les meilleures colonies seront utilisées pour l’élevage, en tenant également compte d’autres caractéristiques, telles que la douceur et le rendement en miel.

As mentioned in our previous update, we have established a partnership with experienced (professional) beekeepers in Italy, whom we again provided with new queens to breed from this spring. The daughters of these queens are mated with drones from our program in a mating station. These queens are used for production colonies and the best ones are selected, based on mite infestation, honey yield and gentleness, among other things.

Ce printemps encore, nous avons pu collecter du sperme provenant des meilleures colonies en Italie (filles de reines que nous avions amenées en 2019 et 2020). Ce sperme a servi pour inséminer plus de 500 reines en Belgique et aux Pays-Bas. Ces reines recevront une quantité normale de sperme (équivalent à environ 10 mâles) et elles seront introduites et testées dans des colonies de production. Les premiers résultats semblent bons (faibles infestations d’acariens, VSH élevé dans les colonies testées), mais nous voulons suivre les colonies un peu plus longtemps avant de tirer nos conclusions.

Dans plusieurs pays, les apiculteurs ont été formés par Arista pour effectuer eux-mêmes les inséminations.

Notre chef de projet, le Dr Guillaume Misslin, a effectué un voyage de 5000 km pour se rendre auprès des différents groupes d’apiculteurs participants en Allemagne, en France, en Autriche et en Suisse. Au cours de ce voyage, il a donné des cours d’insémination à 17 apiculteurs enthousiastes et a inséminé 990 reines pour le programme! Apprendre à des apiculteurs à inséminer permet au programme d’élevage de continuer à se développer.

Stations de fécondation

Outre la « route de l’Italie », il y a également de plus en plus de stations de fécondation avec des colonies issues de notre programme d’élevage. Sur l’île d’Ameland, il y a, en ce moment même, et dans les semaines à venir, de nombreuses colonies issues de notre programme. A partir de reines VSH, plusieurs lignées de mâles ont été préparées par le groupe d’Ameland. De plus, il existe des stations de fécondation en Allemagne et en Autriche, notre propre station de fécondation en Belgique est maintenant bien utilisée et en ce moment, les premières reines sont fécondées dans notre station de fécondation à Bronlaak, près de Beers. Dans le même temps, des reines sont également fécondées dans une nouvelle station du groupe d’Amstelland.

Ces reines sont fécondées classiquement, « multi-drones », ce qui permet de pouvoir les utiliser et les tester en colonies de production. Avec les stations de fécondation, il est clair que nous entrons dans une nouvelle phase de notre programme. Nous continuerons les inséminations à un seul mâle (petites colonies) pour trouver de nouvelles lignées hautement VSH, mais nous ferons de plus en plus de grandes colonies afin de pouvoir sélectionner d’autres caractéristiques (rendement en miel, douceur, résistance à l’essaimage, etc)

Recherche

La collaboration entre Arista Bee Research, Bejo Zaden et les universités des sciences appliquées Inholland et Van Hall Larenstein a permis de séquencer le génome complet de 48 colonies fortement et faiblement VSH. En outre, le comportement VSH a été largement enregistré par caméra. Nous travaillons maintenant d’arrache-pied à l’analyse de ce premier ensemble conséquent de données. Entre-temps, 100 colonies supplémentaires ont été sélectionnées pour l’analyse génomique. Nous espérons disposer des données de toutes ces colonies à la fin de l’année 2021. Il sera très intéressant de voir si nous parvenons à trouver l’aiguille (un morceau de code ADN corrélé avec le comportement VSH) dans la botte de foin (l’ensemble du génome de l’abeille) …

Ruches Arista

En 2020, nous avons commencé à livrer les premières ruches d’adoption Arista aux Pays-Bas. Cette ruche spécialement développée (avec panneaux solaires, ordinateur et capteurs) contient une reine issue de notre programme d’élevage. Cette colonie participe activement à la sélection et transmet les gènes du comportement de résistance à Varroa aux autres colonies des environs par l’intermédiaire des mâles.

Le parrain peut suivre l’évolution de la ruche via une application, qui indique notamment le poids et le nombre d’abeilles qui entrent et sortent de la ruche.

Malgré la crise sanitaire, nous avons pu louer et livrer 13 ruches. Des organisations gouvernementales (les communes de Cuijk, resp. Mill et Sint Hubert et la province du Brabant-Nord) et commerciales (plusieurs Rabobank, ZLTO, Triple, Torn) ainsi que des fondations caritatives (Adessium, Elise Mathilde) ont adopté une ruche.

Le concept de ruche d’adoption Arista est possible grâce au soutien d’apiculteurs et d’associations apicoles locales. Le matériel résistant à Varroa des colonies de ce programme est également partagé avec ces apiculteurs. Par conséquent, le programme est à la fois un programme de sélection et un soutien à la distribution de colonies résistantes à Varroa dans la communauté apicole.

Le programme a déjà connu un grand succès cette année. Les reines des meilleures colonies ont pu être utilisées sur les stations de fécondation d’Ameland, de Flevoland et du Brabant-Nord.

Merci

Nous remercions tous les apiculteurs participants et les bénévoles pour l’incroyable quantité de temps, de passion et d’expertise qu’ils investissent quotidiennement dans le programme de sélection de la résistance à Varroa. Nous remercions nos donateurs et sponsors pour les contributions financières qui permettent d’organiser ce programme complexe à l’échelle européenne.



Printemps 2020 – Review 2019

Lieu

En avril 2018, il y a deux ans déjà, nous avons pu emménager dans nos propres locaux à Katwijk (Noord-Brabant, Pays-Bas). L’étage supérieur de la maison était destiné à notre chef de projet Guillaume Misslin, et le salon, la cuisine, une pièce supplémentaire et le jardin étaient à la disposition du reste des employés et des volontaires. Cependant, le nombre de volontaires a augmenté si rapidement qu’en mars dernier, nous avons déménagé dans un endroit plus grand : l’ancienne station d’insémination artificielle au Dr Moonsweg 5 à Beers. Le nouveau propriétaire y a aménagé un bâtiment pour les entreprises, dont nous louons maintenant une partie.

Là où avant des vaches étaient inséminées artificiellement, c’est au tour des reines d’abeilles mellifères… le but du bâtiment n’a donc pas changé 😉. Dans ce nouvel emplacement, nous disposons de deux grands bureaux, d’une cuisine, d’une salle pour les archives, d’un laboratoire et d’un vaste entrepôt. Et bien sûr, un grand espace extérieur pour nos abeilles. C’est formidable d’avoir assez d’espace pour tous les projets portés par nos employés, nos bénévoles et nos étudiants !

Méthode

La méthode de sélection d’abeilles résistantes à varroa est adaptée chaque année en fonction de l’évolution des connaissances, même si elle est restée essentiellement la même.

Au début de la sélection, pour un nouveau groupe ou une nouvelle race, l’accent est mis sur l’utilisation de l’insémination à un seul mâle (SDI). Nous créons de petites colonies sans utiliser le mélange habituel de sperme de 8 à 10 faux-bourdons, mais le sperme d’un seul mâle par reine.

C’est une étape très importante. En utilisant un seul mâle, tous les ouvrières ont le même père et la même mère. Cela facilite grandement la sélection, car toutes les caractéristiques seront mises en évidence. Dès que la ruche est sur ses propres abeilles, des varroas sont ajoutés et deux semaines plus tard, le taux d’infestation du couvain et le rapport entre les varroas non reproducteurs et les reproducteurs sont déterminés. Ensuite, nous n’utilisons que les colonies présentant un faible niveau d’infestation et un pourcentage élevé de varroas non reproducteurs. Dans ces colonies, la plupart des varroas qui se reproduisent ont été éliminés par les abeilles – signe que les ouvrières (et donc aussi la reine) sont porteuses du trait d’hygiène sensible à varroa (VSH). Ce sont ces colonies qui sont utilisées pour les suivantes générations.

Alors qu’au début de la sélection, on utilise principalement ces colonies de reines inséminées à 1 mâle, dans la phase suivante, on utilise des colonies normales (de production) avec des reines inséminées avec 8-10 mâles. Avec ces grandes colonies (le deuxième groupe), il est plus facile de sélectionner pour d’autres caractéristiques importantes telles que la production de miel, la douceur et la tendance de l’essaimage. Dans ces colonies, la croissance des varroas est surveillée en déterminant les taux d’infestation sur les abeilles adultes. Les meilleures colonies sont utilisées comme base pour les reines de la génération suivante.

Le troisième groupe important de colonies dans le programme de sélection est celui des colonies (de production aussi) à mâles. Dans ces colonies, l’infestation des abeilles adultes est également déterminée après une saison de « production » (et évidemment sans traitement anti-Varroa). Les meilleures colonies, tant en termes de varroas que de production de miel, peuvent alors fournir les mâles au premier et au deuxième groupe susmentionnés pour la prochaine génération.

Programme d’élevage aux États-Unis

Hawaii, comme nous le savons, est non seulement une belle destination de vacances mais aussi un « paradis de Varroa ». L’acarien peut s’y propager toute l’année dans la ruche et les apiculteurs doivent traiter contre Varroa 4 fois par an.

Cependant, avec l’application du système avec les trois groupes de colonies, comme décrit ci-dessus, de beaux résultats ont été obtenus depuis 2015.

Nous avons maintenant atteint un niveau de résistance très élevé chez nos reines inséminées. Cela signifie que ce groupe n’a pas été traité depuis deux ans. Dans ces colonies, l’infestation des abeilles par les varroas reste en moyenne inférieure à 1 % pendant toute la saison.

Ces bons résultats nous permettent de poursuivre avec un programme d’élevage simplifié. Ce programme sera soutenu par l’USDA à Baton Rouge.

Cependant, comme en Europe, un effort plus important est maintenant nécessaire non seulement pour sécuriser les lignées existantes mais aussi pour rendre résistantes plusieurs autres lignées/sources/races. Nous avons donc créé une organisation sœur américaine d’Arista à Dallas, au Texas, pour soutenir la sélection et l’élevage d’abeilles résistantes à Varroa sur le continent des apiculteurs américains.

Programme d’élevage en Europe : Buckfast, Carnica et Abeille noire

Aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en France, en Espagne et en Italie, un nombre croissant de colonies de Buckfast, de Carnica et d’Abeilles noires ont été infectées avec des varroas au cours des dernières années et leur degré de résistance a été évalué. On a principalement utilisé des mini-plus (petites ruches), dont la reine a été inséminée avec le sperme d’un mâle. La première année, en 2014, il y avait près de 100 colonies et l’année dernière plus de 800, réalisées par 119 apiculteurs.

262 de ces colonies étaient des « VSH élevés ». Un VSH élevé signifie que 75% ou plus des varroas reproducteurs / fertiles sont retirés du couvain de ouvrières. Un tiers de ces colonies « à VSH élevé » atteignait 100% de VSH. Cela signifie que dans ces colonies, même après avoir ajouté des varroas supplémentaires, aucun varroa ayant une progéniture ne peut être trouvé dans le couvain d’ouvrières. C’est une chose à laquelle il faut réfléchir un instant: Il est donc possible d’élever des abeilles qui retirent tousles varroas reproducteurs du couvain d’ouvrières.

Maintenant que nous avons atteint ce niveau avec les petites colonies, nous allons faire de plus en plus de colonies avec les 8-10 mâles habituels (MDI : Insémination Multi-Mâle) dans les années à venir. L’insémination artificielle restera la meilleure méthode pour maintenir autant de diversité que possible dans la population. On peut ainsi s’assurer d’utiliser autant de sources différentes que possible pour le matériel maternel comme paternel.

comme paternel. Comme décrit dans le paragraphe Méthode, il existe un troisième groupe très important pour la poursuite du programme d’élevage : ce sont les colonies à mâles fécondées naturellement qui peuvent servir à produire des mâles. Cette année, nous avons commencé à travailler avec un groupe d’apiculteurs professionnel d’Italie pour tester nos lignées pour la production de miel et la croissance des varroas. L’année dernière, ils ont pu élever des reines à partir de 16 lignées Buckfast (de NL, BE, LUX) et les faire féconder dans une station de fécondation isolée VSH. Ces reines ont été introduites dans des colonies de production pour produire du miel. Des meilleures colonies, si tout va bien avec la Corona, nous collecterons du sperme le mois prochain en Italie pour faire la prochaine génération de reines reproductrices aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg.

Pour la distribution de matériel génétique de pure race à de grands groupes d’apiculteurs, les stations de fécondation sur les îles fonctionnent le mieux. Des dispositions ont été prises à cet effet avec la station de fécondation d’Ameland. Ameland a récemment reçu de notre part des reines très résistantes (élevées en Belgique) et les transformera en mâles (c’est-à-dire des reines-filles pour produire des mâles) qui pourront ensuite être utilisées par les participants du programme Arista l’année prochaine. Ces apiculteurs pourront ensuite faire accoupler leurs reines sur l’île.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Nous devrons intégrer une partie encore plus importante de nos stocks de Buckfast, de Carnica et d’abeilles noires dans le programme d’élevage. En fait, nous avons livré une belle preuve par application montrant que la méthodologie donne des résultats. Grâce à cette méthode éprouvée, nous pouvons maintenant reprendre et exécuter la sélection avec beaucoup plus d’apiculteurs. Cela nécessite davantage de coordinateurs de projet aux Pays-Bas ainsi que dans les autres pays européens et aux États-Unis. Afin de permettre à des groupes d’apiculteurs plus importants de participer, nous avons mis en place un programme complet de formation et d’éducation : « Arista Academy ».

Afin de réaliser ces investissements dans la formation et les coordinateurs de projet, nous avons besoin d’un soutien financier. Pour y parvenir, nous avons lancé notre nouveau programme de parrainage : le « Arista Cloud » (Nuage Arista) – destiné aux entreprises, aux organismes gouvernementaux et aux municipalités. Dans le cadre de ce programme, les parrains recevront une ruche spéciale avec une reine résistante et un système de monitoring. Nous espérons que le plus grand nombre possible de partie prenantes voudront adopter une ruche Arista Cloud de chez nous!

Projet de marqueurs génétiques

Projet de marqueur génétique Dans le projet de marqueurs génétiques, l’enthousiasme grandit. Nous avons réussi à collecter des échantillons d’abeilles à partir d’un grand nombre de colonies de VSH très basses et très hautes.

L’université des sciences appliquées d’Inholland a déjà isolé l’ADN de la moitié des échantillons et nous sommes maintenant dans la file d’attente pour la détermination du génome entier (sous-traitée à un laboratoire spécialisé). Après cela, Bejo Seeds et Inholland pourront utiliser un logiciel informatique pour rechercher les différences entre les colonies de VSH basses et hautes ! Et donc chercher des parties d’ADN qui peuvent prédire la présence ou non de VSH…


Avec l’université Van Hall Larenstein, nous avons également réussi à réaliser un grand nombre d’enregistrements vidéo infrarouges de cadres infectés dans des colonies bassement, moyennement et hautement VSH. Pour la première fois, nous sommes en mesure de « regarder » ce qui se passe réellement dans les colonies à large échelle. Van Hall Larenstein travaille actuellement sur les premières analyses de cette masse de données visuelles. A suivre !

Publication d’un article de synthèse scientifique

Jacques van Alphen et BartJan Fernhout ont rédigé un article de synthèse sur le développement de la résistance de Varroa chez les abeilles : « Natural selection, selective breeding, and the evolution of resistance of honeybees (Apis mellifera) against Varroa ». Cet article a été publié eau mois de Juin dans Zoological Letters!

L’article peut être consulté via le lien suivant : https://doi.org/10.1186/s40851-020-00158-4. Dans cet article, nous discutons du développement naturel de la résistance à varroa dans certaines régions (comme l’Afrique) et de la nécessité de programmes de sélection en Europe et en Amérique.

Merci

La croissance de ces dernières années n’a été possible que grâce aux contributions et aux efforts des donateurs et des nombreux apiculteurs des différents pays. Nous tenons à remercier tout le monde pour leur soutien et nous continuons à nous concentrer sur notre objectif ultime : des abeilles résistantes aux varroas pour tous les apiculteurs du monde entier !



Printemps 2019, rétrospective 2018.

Programme d’élevage américain

À Hawaï, nous avons eu une année assez perturbée. Au début de celle-ci, nous avons été très heureux de présenter le programme d’élevage à l’équipe de Brandpunt-TV (chaine néerlandaise). ). Ils ont fait l’effort de nous rejoindre à Hawaï et à Baton Rouge et ont produit un documentaire contenant un bel aperçu des activités et du progrès fait.

Comme on peut voir dans le documentaire en question (lien disponible sur notre site internet), leur visite a coïncidé avec une forte augmentation de l’activité du volcan Kilauea. De grandes quantités de magma se sont échappées dans une large zone, détruisant plus de 700 maisons. David Thomas, l’apiculteur hébergeant notre programme, a dû retirer une grande quantité de colonies de production de la zone d’activité du volcan. Les colonies de notre programme d’élevage n’ont heureusement pas été affectées et durant l’été, les écoulements de magma se sont arrêtés.

À l’origine, une colonie normale sur l’île devait être traitée environ 4 fois par an contre la Varroase. En effet, en absence d’hiver, les Varroas peuvent se reproduire dans le couvain durant toute l’année. Aujourd’hui, la moitié des colonies du programme n’ont plus besoin de traitement du tout, tandis que l’autre moitié ne nécessite en moyenne que d’un peu plus d’un traitement par an. La quantité moyenne de Varroas par 100 abeilles est en diminution constante, et se situe à moins de 2% en moyenne. Ces résultats sont très positifs car le taux d’infestation moyen se situe sous le seuil de traitement de 3%.

2018 a été une mauvaise année du point de vue de la météo (oui, même à Hawaï c’est possible) : il y a eu un niveau record de pluie qui a empêché une miellée normale. Heureusement, en 2019, la météo semble revenir à la normale, ce qui va nous permettre de sélectionner les colonies sur leur productivité en miel – caractéristique importante pour une abeille commerciale.

Programme d’élevage européen : abeilles Buckfast, Carnica et Noires.

Plus d’une centaine d’apiculteurs participent activement au programme de sélection en Autriche, en Belgique, en Allemagne, en Italie, en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suisse. En 2018, ce sont près de 700 colonies qui ont été préparées, infestées de Varroas et évaluées pour leur niveau de résistance. 189 colonies ont été identifiées comme étant très résistantes (≥50% des Varroas reproducteurs retirés du couvain). De ce nombre, un tiers des colonies ont éliminé tous les Varroas et sont considérées comme résistantes à 100 %.

Afin de permettre la distribution du matériel résistant à plus large échelle et créer des ruches de production pour les apiculteurs participant à notre programme, des stations de fécondation isolées ont commencé à utiliser des reines très résistantes. Celles-ci sont issues de notre programme de sélection et servent à produire des colonies à mâles (généralement 20 à 40 colonies par station).

Les apiculteurs peuvent amener leurs reines vierges à ces stations où elles sont naturellement fécondées par des mâles hautement résistants.

Le groupe Bayern Buckfast est déjà très actif avec la production de reines pour trois stations en Allemagne : Karwendel, Leyhörn et Ammergebirge.

Il y a également une station de fécondation au Grand-Duché du Luxembourg, dont la zone de fécondation a été récemment agrandie côté Belge (Sélange-Arlon), juste de l’autre côté de la frontière.

Après le voyage à Hawaï, l’équipe de tournage de Brandpunt souhaitait faire un deuxième documentaire sur nos activités, mais cette fois aux Pays-Bas (voir également le lien sur le site internet). Gerbert Kos et les membres de la station de fécondation de Marken nous y expliquent en quoi consiste le projet et comment fonctionne cette station.

De plus, notre partenaire Bejo Zaden de Warmenhuizen y explique également l’importance de la pollinisation par nos abeilles domestiques.

2018 a aussi marqué le début de la participation du groupe d’élevage belge en abeilles noires, Mellifica ASBL, à notre programme de sélection. Un total de 34 colonies ont été comptées pour le VSH et déjà 8 de ces colonies se sont révélées très résistantes – un très bon score pour une première année !

La forte augmentation des apiculteurs participants a été rendue possible par le recrutement de deux nouveaux chefs de projet.

Guillaume Misslin, apiculteur très expérimenté et biologiste moléculaire de formation, a rejoint Arista en avril (grâce aux contributions financières des fondations Adessium et Dioraphte). Comme il a déjà participé à notre programme, il s’est rapidement mis à jour et soutient maintenant les groupes dans les régions germanophones (Allemagne, Suisse, Autriche) et les groupes Carnica aux Pays-Bas et au Luxembourg. Guillaume a également été actif dans le projet de la Barbade. Comme il a déjà participé à notre programme, il s’est rapidement mis à jour et soutient maintenant les groupes dans les régions germanophones (Allemagne, Suisse, Autriche) et les groupes Carnica aux Pays-Bas et au Luxembourg. Guillaume a également été actif dans le projet de la Barbade.

Le deuxième chef de projet que nous avons pu recruter en 2018 est Sacha d’Hoop de Synghem. Sacha est un bio-ingénieur et apiculteur diplômé. Son recrutement a été rendu possible grâce à l’octroi d’un subside de la part du gouvernement wallon à la nouvelle entité Arista Bee Research Belgium ASBL. Sacha a rapidement pris en charge l’énorme quantité de tâches d’organisation et de formation, ce qui a entraîné un nombre encore plus élevé d’apiculteurs participants en Belgique (>60).

Projet de Terschelling

Sur l’île de Terschelling, un projet en abeilles noires a également été lancé avec tous les apiculteurs de l’île. Beaucoup de colonies sur Terschelling semblent être assez « noires », si on regarde uniquement la couleur.

Cependant, les abeilles Buckfast et Carnica sont également présentes sur l’île depuis un certain temps. Nous avons donc entrepris un petit projet pour voir s’il y a encore suffisamment de colonies relativement pures pour lancer un programme de reproduction des abeilles noires résistantes aux Varroas.

Pour ce faire, Merel Rookmaker et Bart Lubbers, étudiants de la Van Hall Larenstein University of Applied Sciences, ont échantillonné toutes les colonies de l’île et ont utilisé « l’empreinte » des ailes des ouvrières pour déterminer si elles sont « noires ». Sur les 150 colonies échantillonnées, 30 ont été considérées comme suffisamment noires (65 à 92 % des ouvrières étant entièrement noires et les autres ouvrières proches de celles-ci) pour être conservées. Les reines des autres colonies (moins noires) seront remplacées par les filles de ces reines noires au cours de la prochaine année. Ce processus de sélection sera répété pour augmenter encore la pureté. Parallèlement, nous commencerons à suivre la croissance des Varroas dans les colonies pour nous faire une idée du niveau actuel de résistance. Cela nous permettra de nous préparer à la sélection de la résistance Varroa dans le cadre du projet.

Projet de marqueurs génétiques

2018 a été la première année du projet « RAAK », ou consortium avec la Inholland University of Applied Sciences, la Van Hall Larenstein University of Applied Sciences, la société Bejo Zaden BV et Arista Bee Research. Les différents partenaires ont chacun leur propre expertise et leurs propres tâches dans le projet.

Arista Bee Research est responsable de la création et de l’identification des colonies qui ont des niveaux très bas et très élevés de VSH. Dans chacune de ces colonies, 50 abeilles sont collectées et stockées pour analyse ultérieure. Nous avons pu prélever des échantillons dans plus de 50 colonies avec des VSH très faibles ou très élevés.

C’est suffisant pour commencer la phase suivante du projet : l’extraction et le séquençage de l’ADN sur lequel Inholland et Bejo Zaden ont maintenant commencé à travailler. Une fois le séquençage effectué, nous pouvons commencer à comparer l’ADN des colonies à faible et à fort taux de VSH.

L’Université de Van Hall Larenstein a commencé le phénotypage du comportement. En étudiant des séquences de vidéo des abeilles sur des cadres de couvain infestés par le Varroa, nous allons pouvoir confirmer qu’il s’agit bien d’un comportement VSH (suppression des nymphes/Varroas infestés du couvain) dans les colonies très résistantes.

Projet Barbade

Nous avons pu effectuer toutes les mesures nécessaires sur 10 ruches non traitées à la Barbade. Les résultats au cours de l’année sont assez stables: les niveaux d’infestation en Varroas sur les abeilles restent relativement faibles, ainsi que les taux dans le couvain. Cela montre qu’il y a clairement des niveaux élevés de résistance. L’USDA enquête actuellement sur les échantillons d’abeilles que nous avons prélevés pour déterminer les niveaux de virus et l’africanisation possible.

Nous compilerons les données dans une publication qui donnera un aperçu plus détaillé des résultats et des conclusions. Le projet a été rendu possible grâce aux contributions financières du Bayer Bee Care centre.

Académie Arista

Au cours des dernières années, nous avons compilé beaucoup de connaissances, avec des choses à faire et à ne pas faire dans le cadre de notre programme de sélection. En même temps, il y a beaucoup d’apiculteurs qui aimeraient commencer notre programme ou qui voudraient développer leurs compétences.

Ainsi, avec l’aide d’une nouvelle volontaire, Marjolein Bemelmans, nous avons commencé à construire un programme de formation complet, « Arista Académie ». Nous travaillerons beaucoup pour rendre le programme accessible aux apiculteurs participants au printemps 2020.

Arista Cloud

Comme nous avons démontré que la méthode de sélection Arista fonctionne, il est temps d’étendre le programme d’élevage.

Nous aimerions augmenter encore le nombre d’apiculteurs participant au projet et, pour cette raison, recruter davantage de chefs de projet et de personnel technique. Cela implique de pouvoir investir dans la création et l’équipement d’un centre européen comprenant des bureaux, un laboratoire, des ruchers et des locaux de formation, ainsi que dans du matériel comme des kits d’insémination, des microscopes, des couveuses et des congélateurs.

Ainsi, nous sommes actuellement très occupés à lancer une nouvelle manière de contribuer et soutenir le projet, adapté aux entreprises, aux institutions et aux communes : « Arista Cloud ».

En adoptant une ou plusieurs ruches d’Arista avec une reine résistante, on deviendrait à la fois un participant et un sponsor du programme d’élevage de la résistance à Varroa.

Une telle ruche serait entièrement entretenue par Arista et ses partenaires et sera étudiée pour mesurer les taux d’infestation par Varroa, la récolte de miel, etc. Arista et le sponsor peuvent suivre la ruche sur un tableau de bord digital pour voir comment son évolution en fonction du temps. Les colonies d’abeilles contribuent au programme de deux façons différentes: En premier lieu, les mâles de ces colonies dissémineront la résistance à Varroa en s’accouplant avec des reines dans le voisinage de la ruche (jusqu’à 10 km de la ruche). En second lieu, Arista sélectionnera les meilleures reines et les réutilisera dans le programme d’élevage pour produire la prochaine génération d’abeilles résistantes.

Nous vous donnerons plus de détails sur le programme de soutien Arista Cloud lorsque nous aurons terminé les derniers détails pratiques. Nous travaillons dur pour élever des reines, préparer des ruches spécialement conçues et surveillées par ordinateur, etc. . Les personnes intéressées peuvent déjà nous contacter pour plus d’informations.



Brandpunt+ Hawaï

Regardez le documentaire de Brandpunt + (KRO-NCRV) de notre projet d’élevage d’abeilles résistantes au Varroa à Hawaï (sous-titrage en français).

Ce projet d’élevage a été rendu possible grâce à la coopération de l’USDA à Baton Rouge, Hawaii Island Honey Company, Projet Apis m. et Arista Bee Research.

Pour nous aider à poursuivre nos projets, vous pouvez nous soutenir en faisant une donation.
Merci pour votre interêt et pour votre soutien.

https://brandpuntplus.kro-ncrv.nl/
https://www.ARS.usda.gov/Southeast-Area/Baton-Rouge-la/honeybeelab/
https://www.projectapism.org/
https://aristabeeresearch.org/fr/donateurs/



Développement et bons progrès en 2017

Boxmeer, le 17 mai 2018.

Abeilles résistantes dans le programme d’élevage aux Etats-Unis
Aux États-Unis, nous avons fourni de gros efforts afin d’établir un centre d’élevage d’abeilles résistantes au Varroa, grâce à l’étroite coopération de Bob Danka de l’USDA de Baton Rouge (fourniture de sperme d’abeilles présélectionnées du rucher de l’USDA et soutien financier du projet), de Danielle Downey de l’O.N.G. Project Apis m. (soutien financier et administratif) et de David Thomas de Hawaii Island Honey Company (soutien financier, mise à disposition de son personnel et d’infrastructure).

Un laboratoire dédié a été construit sur la grande île d’Hawaï. Le climat tropical de l’île nous offre une longue saison apicole, qui nous a permis d’élever et de sélectionner plusieurs générations de reines par an.

Grâce aux soutiens financiers, nous avons pu engager et former 4 employés, ce qui nous permet de faire tourner le programme à plein régime depuis un an. Le laboratoire possède 200 reines inséminées qui sont logées dans de petites colonies et 600 souches pour l’élevage de reines et la production de mâles qui sont logées dans de grandes colonies. Nous avons élaboré un logiciel de suivi des colonies: ‘Queenbase’, qui nous est très utile dans le projet.

Dans son exploitation, notre collaborateur, David Thomas utilise exclusivement des reines du programme d’élevage dans ses milliers ruches de production à Hawaï. Sur place nous avons fait des progrès très encourageants et qui nous fournissent des informations que nous utilisons dans le programme d’élevage européen (et vice-versa).

À Hawaï, les colonies contenant des reines d’élevage traditionnel nécessitent jusqu’à 4 applications de traitements par an (le couvain est en effet présent toute l’année, un vrai ‘paradis à Varroa’). En comparaison les colonies contenant des reines de notre programme de sélection sont traitées moins d’une fois par an en moyenne. Les meilleures lignées atteignent la résistante totale, c’est-à-dire que le niveau d’infestation du Varroa très bas durant toute l’année, et ne nécessitent aucun traitement.

Nous souhaitons agrandir l’éventail de souches fortement résistantes au varroa, et travaillons actuellement sur la sélection du caractère sur un grand nombre de lignées. Nous devons également nous assurer que ces souches répondent aux exigences des exploitations apicoles modernes, tant du point de vue de la conduite des ruches que sur les performances telles que la pollinisation et la production de miel. Nous avons donc commencé la mise en place d’essais sur le terrain.

Les excellents résultats d’Hawaï nous prouvent qu’il est possible de sélectionner des abeilles entièrement résistantes au Varroa. Ceci nous motive tous à garder le cap et à nous investir à fond dans le projet, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe.

Fort développement de notre programme d’élevage Européen
Nous démarrions notre programme en 2014 avec seulement 6 éleveurs. Ce nombre n’a cessé d’augmenter depuis, avec 16 en 2015, 35 en 2016 pour atteindre les 66 en 2017! Les groupes d’éleveurs participants au programme trouvent aux quatre coins de l’Europe : Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, France, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse.

Avec la constante augmentation du nombre d’éleveurs et de groupes d’élevage. Le nombre de colonies n’est pas en reste : nous sommes passé de 390 colonies en 2016 à 646 en 2017, dont 134 étaient fortement résistantes au Varroa (>75% des Varroas reproducteurs sont éliminés du couvain). Des colonies avec un tel taux de résistance n’ont plus besoin de traitement contre le Varroa. 12 de ces colonies n’avaient aucun Varroa reproducteur dans le couvain (et ce après infestation avec 100 à 200 Varroas deux semaines avant le comptage de 300 à 400 cellules) et sont donc considérées comme étant résistantes (ou 100% VSH). Comme dans la plupart des cas, le taux de Varroas n’a été compté qu’une seule fois, ces colonies seront à nouveau examinées en 2018 pour confirmer leur niveau de résistance. Les reines de ces colonies hautement résistantes sont généralement inséminées par un seul mâle. Grace à cette méthode nous progressons rapidement dans notre programme d’élevage, cependant la faible quantité de sperme que reçois la reine réduit fortement son espérance de vie et ne lui permet de former que de petites colonies. Grâce au nombre de colonies fortement résistantes au Varroa, issues de reines inséminées avec un seul mâle, nous sommes aujourd’hui en mesure d’élever des reines inséminées avec plusieurs mâles (8 à 12). Ces colonies pourront ainsi être évaluées pour d’autres caractères importants tels que la production de miel et la survie à l’hiver dans des ruches de productions.

Nous continuerons également de chercher des fonds afin de pouvoir développer notre infrastructure et permettre le soutien au nombre croissant d’éleveurs participants au programme de sélection, ce qui permettra également d’agrandir l’éventail de races et de lignées résistantes au Varroa en Europe.

Carnica, Buckfast et enfin l’Abeille Noire
En début de projet, nous avions commencé notre programme avec des éleveurs d’abeilles Buckfast et Carniolienne. Ces deux races représentent une grande majorité des abeilles élevées en Europe et la majorité de notre programme actuel est constitué de lignées issues de ces souches.

Mais en Europe il y a localement des sous-espèces indigènes qui sont importantes du point de vue adaptation et de leurs patrimoines génétiques uniques. Une de ces races est l’Abeille Noire (Apis mellifera mellifera), reconnue comme l’une des dix sous-espèces européennes indigènes. À cause de la popularité des Buckfast et Carniolienne, et de la mortalité locale des populations d’abeilles noires sauvages due au Varroa, de nombreux écotypes d’Abeilles Noires sont considérés comme en danger et bénéficieraient aussi largement d’un programme d’élevage d’abeilles résistantes au Varroa. 2018 marquera donc le début d’une collaboration avec le groupe belge Mellifica (mellifica.be), qui a pour buts « l’étude, la conservation, l’élevage, la sélection et la promotion de l’abeille noire européenne,… » en produisant la premier génération de reines inséminées avec un seul mâle qui seront testées et sélectionnées selon la méthode que nous avons développée.

De plus, les apiculteurs de l’île de Terschelling (Pays-Bas) se joignent à Arista afin de mettre en place un programme d’élevage, en transformant l’île en réserve à Abeilles Noires. Ce programme de sélection utilisera aussi notre méthodologie de sélection de lignées résistantes au Varroa. Dans un premier temps, la pureté de de l’Abeille insulaire sera étudiée. Sur base de cette évaluation, nous établirons un programme de sélection pour que cette population d’Abeilles Noires soit pure et résistantes au Varroa.

Projet de marqueurs génétiques
Sur la base des colonies totalement résistantes au Varroa que nous obtenons, il devient possible d’initier de nouveaux projets. La méthode de sélection que nous utilisons demande beaucoup de temps, d’effort et de persévérance. Nous avancerions beaucoup plus vite et efficacement avec un test génétique, afin de détecter les gènes de résistance des abeilles au Varroa, si seulement un tel test existait… !

Pour établir un tel test, il faut d’abord éclaircir notre compréhension de la génétique sous-jacente des comportements de résistance au Varroa, comme le VSH (ou Varroa Sensitive Hygiene : la détection et l’enlèvement de la nymphe d’abeille parasitée par le Varroa dans le couvain par les ouvrières). C’est pour cette raison qu’Arista a formé un consortium avec l’Université Inholland (Amsterdam), l’Université Van Hall Larenstein (Leeuwarden, Velp) et la société Bejo Zaden BV. Ensemble, nous avons soumis un projet : « RAAK-pro » qui a été accepté l’été dernier. Nous cheminons dès à présent vers la découverte de marqueurs génétiques liés au comportement de résistance de l’abeille face au Varroa. Arista fournira des colonies abeilles et aidera Van Hall Larenstein pour analyser le comportement (‘phénotype’) de celles-ci. Inholland et Bejo Zaden s’occuperont du patrimoine génétique du comportement (‘génotypage’) en comparant l’ADN des abeilles qui possèdent ce comportement spécifique avec l’ADN des abeilles qui ne possèdent pas ce comportement spécifique. Ce projet est soutenu par un comité composé de membres de NBV (organisation apicole néerlandaise), BBV (organisation d’apiculteurs Buckfast), VCI (organisation d’apiculteurs Carnica), le Laboratoire de Génétique de l’Université de Wageningen et BVNI (organisation d’apiculteurs professionnels).

Arista a soutient également le projet BeeStrong de l’INRA à Avignon. L’été dernier, 40 colonies d’Arista ont été évaluées sur le caractère VSH. Des échantillons d’abeilles de ces ruches ont été transmis à l’INRA pour effectuer des analyses génétiques.

Le projet sur l’île de la Barbade
Il y a quelques endroits de notre planète où l’on suppose que les abeilles sont devenues résistantes au Varroa sans l’intervention de l’homme. La Barbade serait un de ces endroits. Quand le Varroa est apparue sur l’île en 2002/2003, le nombre de colonies a drastiquement chuté, la population des colonies s’est écroulée. La plupart des colonies sur la Barbade sont ‘sauvages’, c’est-à-dire non domestiquées, et vivent dans la forêt tropicale. Quelques apiculteurs locaux attrapent des essaims de ces populations pour remplir leurs ruches. La plupart des colonies des ruchers exploités se sont aussi écroulées, car aucun traitement contre le Varroa n’avait été mis en place.

De façon intéressante, quelques années plus tard, les apiculteurs reçurent à nouveau des appels pour l’enlèvement d’essaims d’abeilles. Aujourd’hui, environ 15 ans après l’arrivée du Varroa sur l’île, la population apicole est considérée comme étant hors de danger et les apiculteurs attrapent à nouveau des essaims et récoltent du miel de leurs colonies, comme avant l’arrivée du Varroa.

Avec le soutien financier de Bayer, Arista a mis en place un petit projet sur l’île, avec comme but de créer et de suivre régulièrement un rucher pendant une saison afin de déterminer les taux de varroas sur les abeilles et dans le couvain et ainsi évaluer le niveau de résistance. De plus, nous tenterons d’obtenir des indications quant au mécanisme que les abeilles utilisent pour survivre au Varroa (hypothétiquement VSH). Enfin, nous vérifierons l’haplotype des abeilles pour vérifier que les abeilles présentes sur l’île ne sont pas de abeilles africanisées importées.

Lors de la dernière visite, les dix colonies (non traitées) ont été analysées pour leur taux de Varroas. La majorité des colonies avaient un taux de varroas très bas, aussi bien dans le couvain que sur les abeilles. Donc les premiers résultats indiquent une résistance au Varroa. Affaire à suivre… !

Employés et organisation
En plus du soutien financier obtenu pour les projets de marqueurs génétiques, de la Barbade et des États-Unis (Hawaï), la fondation Adessium et la fondation Dioraphte ont aussi commencé à soutenir financièrement notre programme d’élevage ! Ce sont des contributions importantes car elles nous permettent de créer une infrastructure pouvant répondre à l’augmentation rapide du nombre d’apiculteurs participant à notre programme.

Ces deux fonds ont permis la mutation de poste de BartJan Fernhout du poste de président du conseil d’administration à celui de Directeur su programme et également de recruter Guillaume Misslin comme chef de projet. De plus, L’Université Van Hall Larenstein(VHL) de Sciences Appliquées est en train de recruter un(e) technicien(ne) pour le projet RAAK-pro, qui travaillera avec des étudiants de VHL dans les locaux d’Arista.

De plus, la Région wallonne (Belgique) a approuvé le financement d’un chef de projet pour Arista ! Pour arriver à nos fins, nous avons créé une entité légale ‘Arista Bee Research Belgium’. Cela nous a permis d’engager Sacha d’Hoop de Synghem qui sera amené à travailler sur le territoire de la Wallonie mais aussi en étroite collaboration avec l’équipe Arista au Pays-Bas.

Et en tout dernier, mais pas des moindres, nous pouvons nous permettre de louer une maison avec un grand jardin, avec de la place pour des bureaux, le laboratoire et un rucher.

Nous sommes très enthousiastes de pouvoir enfin nous diriger avec plus de certitude vers notre but : des abeilles résistantes au Varroa, qui prospèrent et sont saines sans utilisations de traitements chimiques. Pour cela, nous devons élargir notre base de donations, assurer un soutien professionnel et augmenter le nombre d’apiculteurs et d’organisations apicoles suivant notre programme d’élevage. Le but ultime est que tous les apiculteurs aux États-Unis et en Europe puissent cesser les traitements chimiques contre le Varroa, en améliorant la santé de leurs colonies et en diminuant fortement les pertes de celles-ci. Cela assurerait aussi une production continue d’abeilles mellifères comme soutien à l’industrie agronomique grâce au service de pollinisation et de production de miel. Enfin, cela assurerait le rétablissement des sous-espèces locales indigènes d’abeilles mellifères en Europe et rétablirait des populations naturelles.



D’autres développements en 2016

Arberg, Novembre 2016.

Un nouveau groupe Buckfast (Allemagne) prend un bon départ

En bavière dans le sud de l’Allemagne, un groupe d’éleveur Buckfast – dont le nombre de membres est passé de 100 à 500 les 5 dernières années (buckfast-bayern.de) – a rejoint les autres groupes Buckfast et Carnica dans la recherche de lignées résistantes à Varroa.

Josef Koller, le président de ce groupe travaillait déjà depuis 20 ans sur l’élevage d’abeilles résistantes. Ces dernières années, il a reçu le soutient d’un nombre croissant de personnes intéressées (dont Ralf Höling). Avec son concept d’élevage, il a réussi à sélectionner des colonies non traitées qui survivent depuis des années, cependant, sans pouvoir véritablement fixer cette qualité dans des lignées.

Inspiré par les histoires reportées par les membres d’Arista, ils ont décidé de démarrer un projet VSH d’insémination à 1 mâle. De nombreux E-mail furent échangés durant l’hiver de tel sorte que le groupe a pu prendre un excellent départ au printemps 2016. Plus de 40 colonies-test ont été créées en utilisant principalement 2 lignées Buckfast ayant montré de plus faible taux de Varroas les années antérieures.

L’expérience du groupe avec ses comptages de Varroas  (taux d’infestation), combiné à l’experience d’Arista a porté ses fruits avec le nouveau système de récolte de Varroas (double-seaux grillagés) pour pouvoir infester les 40 colonies-test.

Début du mois d’août, le groupe (composé d’apiculteurs, de la famille, d’amis et de membres volontaires d’Arista) se sont réunis 3 jours afin de mesurer le taux VSH de chaque colonie en comptant les Varroas reproductifs ou non dans le couvain.

Il devint clair que ces années avec peu ou sans traitement (et quelqu’en soit les conséquences sur la perte de colonies) ont payé puisque la moitié des colonies ont montré des taux VSH élevés. Avec ces magnifiques résultats, le groupe a directement décidé d’organiser une session d’insémination en automne afin de produire une descendance aux colonies ayant les plus hauts taux de VSH. 93 colonies ont été créées et seront disponibles dans les années à venir pour produire des mâles pour de nouvelles combinaisons Buckfast.

Avec ce très bon début, le groupe Bavarois et son coordinateur Stefan Luff, ainsi que son groupe voisin Buckfast-Süd group, se préparent maintenant pour l’année à venir à étendre le nombre de colonies et de lignées du programme.



De bons résultats également en 2015

Boxmeer, Juin 2016.

Groupe Buckfast-VSH existant (Belgique/Luxembourg/France/Hollande/Allemagne/Autriche)

En 2015, le groupe d’apiculteurs bénévoles créé en 2014, a continué les élevages avec les lignées Buckfast pures ainsi que les lignées issues de l’USDA croisées à de la Buckfast. Plus de 160 colonies ont été à nouveau créées et testées au cours de l’année. En Espagne à Altea, notre station d’élevage est devenue pleinement opérationnelle.

De nouveaux éleveurs ont rejoint l’équipe et un nouveau groupe a été recruté pour compter le nombre croissant de colonies. Certains volontaires ont passé une semaine de leurs vacances pour nous aider!

Alors qu’en 2014, nous avions 10% de nos colonies Buckfast pures avec un taux de VSH élevé, en 2015 nous avons obtenu 23 colonies sur 94 (plus de 20%) avec un taux de 75% de VSH ou plus, montrant la réussite de cette sélection. De même, dans les lignées de l’USDA croisées à de la Buckfast, de hauts taux de VSH ont pu être confirmés avec 40% des colonies ayant un taux de 75% de VSH ou plus (27 de 68 colonies).
1 Altea - Counting

Nouveaux groupes Buckfast-VSH en Hollande

Nous sommes très heureux d’accueillir deux groupes d’élevage Buckfast existants et donc hautement expérimentés; le groupe d’élevage Buckfast Marken et le groupe d’élevage Buckfast Flevo. Ces groupes néerlandais possèdent des stations de fécondation à Marken et dans le Flevopolder.

Les deux groupes ont commencé en 2015 par un screening de leurs abeilles pour le comportement hygiénique puisqu’il y a des indications que les colonies avec des niveaux élevés de comportement hygiénique sont plus susceptibles de montrer également du VSH.

A partir de ces colonies hygiéniques, ils ont pu créér 24 nouvelles colonies dont les reines ont été inséminées avec un seul mâle. Deux colonies ont été identifiées comme ayant un taux élevé de VSH de 75%, 4 colonies avaient des niveaux intermédiaires de VSH.

Comme les deux groupes ont démarré avec de toutes nouvelles lignées Buckfast, ces dernières permettront d’élargir notre but: une large base génétique pour nos lignées Buckfast-VSH.
2 Marken - Flevo-counting

Nouveau groupe Carnica-VSH en Hollande

Une race d’abeille très importante et largement utilisée est l’abeille carnica. Bien que nous coopérons avec l’Institut Kirchhain en Allemagne (qui utilise la carnica), nous avons également été en mesure d’établir un groupe d’éleveurs carnica expérimenté aux Pays-Bas. Le groupe a créé et testé 59 colonies pour leur première année d’utilisation de la méthode d’insémination à un seul mâle. La bonne nouvelle est que nous avons pu également détecter clairement le comportement VSH chez l’abeille carnica. Nous avons réussi à trouver 13 colonies avec des niveaux intermédiaires et 4 colonies avec des niveaux élevés de VSH (≥75%).
3 SDI-camo-minis -  Queen marked

Inholland – Université des Sciences Appliquées

L’université de Inholland (située à Amsterdam) a rejoint Arista Bee Research et renforcera la collaboration existante entre le département de génétique de l’Université de Wageningen, le département d’agriculture des Etats-Unis (USDA) et Arista Bee Research. Bien que nous avons un troisième étudiant travaillant sur le VSH au département de génétique à Wageningen, désormais les étudiants de l’Université Inholland ont rejoint notre programme. Ces étudiants devraient nous aider à tester le grand nombre d’échantillons d’abeilles recueillis à partir des colonies-test et ce afin de trouver des marqueurs génétiques du VSH (une méthode qui pourrait déterminer le niveau de VSH par un test de laboratoire au lieu des fastidieux comptages que nous faisons actuellement après deux mois de vie des nouvelles colonies et une infestation artificielle de Varroa).
4 InHolland

Elevage de la troisième génération d’abeilles VSH aux Etats-Unis soutenue par Arista Bee Research

Bien que nos premières visites à l’USDA de Baton Rouge ont d’abord été utilisées afin d’apprendre la méthodologie VSH de nos collègues américains, il est devenu clair qu’ils sont aussi très intéressés par l’expérience en élevage existant en Europe. Pour cette raison, l’USDA et un apiculteur commercial d’Hawaï ont demandé à Arista Bee Research de soutenir la création d’une troisième génération d’abeilles VSH pour une utilisation aux États-Unis. Un accord de collaboration avec l’USDA et les dons de l’apiculteur commercial permettent de faire des visites trimestrielles et de donner un support à distance.
5 Hawaii a